Le quotidien du pharmacien. La diversification des activités des grossistes-répartiteurs leur permet-elle de renouer avec la croissance ?
Hélène Meziani. Le développement des services et, surtout, l’élargissement de l’offre de produits, notamment vers des segments plus rémunérateurs parce qu’à prix libres (médicaments non remboursables, parapharmacie, articles médicaux) alimenteront la marge. Mais l’export de médicaments contribuera moins que les années précédentes à la hausse de la rémunération.
L’augmentation des ruptures d’approvisionnement et l’attente croissante des pouvoirs publics et des médias sur cette problématique ont encouragé les grossistes-répartiteurs à réduire les volumes exportés et les laboratoires à rendre plus stricts les contingentements imposés aux distributeurs en gros de médicaments.
Où en est leur situation économique aujourd’hui ?
Le chiffre d’affaires des médicaments va enfin renouer avec la croissance en 2016 (+0,5 %). Même si les prix des spécialités remboursables devraient diminuer dans des proportions similaires aux deux années précédentes (-4 %), le plancher de 30 centimes de la rémunération des grossistes-répartiteurs continue à les protéger en partie.
Néanmoins, l’intensification de la concurrence intrasectorielle, (short liners et vente directe) les a contraints à réduire leur rémunération sur les produits vendus en contrepartie d’une accélération de la croissance des volumes. Et le durcissement des exigences réglementaires implique de nombreuses dépenses difficilement soutenables pour les grossistes-répartiteurs dont la capacité d’autofinancement est à son niveau le plus bas depuis 2008.
Quelles sont les solutions pour sortir de cette situation ?
Les grossistes-répartiteurs demandent une réforme de leur marge qui comprendrait notamment une part forfaitaire par boîte ou par pharmacie approvisionnée. Par ailleurs, ils pourraient envisager d’acquérir des parts, voire de racheter certaines pharmacies si les pouvoirs publics décidaient d’ouvrir le capital des officines.
Celesio et Walgreens Boots Alliance, les têtes de groupe respectives d’OCP et Alliance Healthcare, ainsi que Phoenix Groupe, sont déjà propriétaires d’officines au Royaume-Uni ou aux Pays-Bas. Cela leur permettrait de récupérer la marge qu’ils sont contraints d’abandonner aux pharmaciens pour concurrencer la vente directe. La plupart des grossistes ayant leurs propres MDD, la filiation du réseau de vente en détail leur donnerait également plus de poids pour négocier.
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