Le gouvernement a mis au point un budget aux subtiles dispositions, par exemple sur la dernière tranche du CICE (crédits de compétitivité aux entreprises) qui ne sera financée qu'en 2018 , cela lui permet d'afficher des dépenses seulement en hausse de 7,69 milliards dont il prétend qu'ils seront absorbés par la croissance. De la même manière, la charge de la dette diminuera de 500 millions grâce à la baisse (vertigineuse) des taux d'intérêt. Il demeure que les résultats des efforts pour redresser les grands équilibres financiers sont très éloignés des promesses faites par M. Hollande en 2012 : la dette publique devait être ramenée à 80 % du PIB (produit intérieur brut), elle atteindra 96,5 %. Les dépenses publiques sont restées stables, à 54 % du PIB. Le déficit budgétaire, qui devait disparaître, représentera 2,7 % du PIB. Seuls les prélèvements obligatoires diminuent, en passant de 46,9 % à 44 %, justement parce que des réductions d'impôts ont été consenties en faveur des ménages les moins lotis.
Le niveau très élevé du déficit et de la dette n'a pas permis non plus de réduire le chômage, qui a augmenté aussi vite pendant le mandat de M. Hollande que pendant celui de M. Sarkozy. Nous persistons à faire des prévisions de croissance relativement optimistes alors que l'incertitude règne dans tous les milieux financiers depuis le Brexit. Enfin, le gouvernement a quand même pris des mesures d'économie, surtout en direction des collectivités locales, qui se déclarent asphyxiées, de sorte que les sacrifices induits par le type d'économies choisi sont plus grands que les bénéfices que le pays en retire. Plus grave, les économies réelles depuis 2012 sont très peu documentées. Les méthodes de calcul varient selon qu'elles sont utilisées par le gouvernement ou par les experts. Mais personne ne croit vraiment que, au terme du mandat de M. Hollande, les 50 milliards qu'il s'était engagé à réaliser le seront effectivement.
L'extrême fragilité de l'économie
On admettra que le président de la République n'est pas le premier qui, avant une échéance électorale importante, ait accordé quelques largesses fiscales. Le problème vient de l'extrême fragilité de l'économie française, qui ne crée pas suffisamment d'emplois, qui est menacée par le marasme européen, qui mise sur des paramètres, comme la baisse des taux, susceptibles de devenir préoccupants en cas de crise. L'optimisme indéboulonnable du président l'a donc conduit à prendre des risques, avec l'espoir ténu d'être réélu et l'idée que, s'il ne l'est pas, un autre que lui devra payer la facture.
Tant que le budget et les dépenses publiques seront mis au service d'une élection et non au service de l'intérêt général, la maîtrise de nos comptes ne sera pas assurée. Michel Sapin, ministre des Finances, et Christian Eckert, ministre du budget, ont fait techniquement du bon travail car, même si les résultats sont éloignés des promesses, ils montrent que nous sommes sur la voie du redressement en dépit d'une absence criante de réformes, par exemple dans l'assurance-chômage qui n'a pas été réformée et qui continue à coûter quelque 4 milliards par an, avec un passif de 40 milliards. À quoi il faut ajouter que, lorsqu'on mesure les conséquences sociales et politiques de tout projet de réforme (cf. la loi travail), on doit reconnaître que, décidément, il n'est pas facile de changer les mauvaises habitudes du pays.
Il n'empêche que les progrès accomplis pendant le mandat de M. Hollande sur le plan des comptes publics sont largement insuffisants. Une relance de l'économie est toujours plus facile avec des paramètres équilibrés qu'avec des déficits et une dette excessive. Le président a mis en place, et avec retard, une politique économique qu'il n'avait pas annoncée, qui a été appliquée dans une confusion politique énorme, et qui, faute d'engagement et de détermination, est restée incomprise.
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