ON NE REVIENDRA pas, ici, sur les faux-pas, les erreurs et les contradictions de l’exécutif. On notera simplement que, même dans la libération des otages d’Arlit, la liesse nationale a vite cédé le pas à une polémique sur la rançon qui a été versée ou non. À l’Élysée, on est trop prompt à accuser les médias, l’opposition, des élus de gauche déloyaux, d’être responsables des déboires du gouvernement. Ce n’est pas vrai pour l’affaire Leonarda ou pour les impôts et taxes décidés puis retirés. C’est vrai, en revanche, pour les otages dont le retour en France méritait mieux que des affrontements au sujet des moyens employés pour obtenir leur libération. Il n’est pas du tout impossible que M. Hollande fait ce que ses prédécesseurs ont fait avant lui et que, tout en affimant qu’il ne paie pas, il s’arrange pour que les preneurs d’otages finissent par toucher de belles sommes, ce qui revient au même.
Si la polémique a été déclenchée aussi tôt, sous la forme de révélations de la presse, c’est parce que le climat général en France favorise ce qu’on appelle le Hollande bashing, expression qui suggère que l’opinion et les médias s’acharnent sur le président d’une façon systématique et irrationnelle. Mais le problème général du président de la République ne se limite pas à une erreur de parcours ou à un dossier mal géré. Il porte sur sa crédibilité personnelle, qui est à peu près nulle. Il se défend de tout immobilisme et exhibe fièrement ses réformes. Personne dit qu’il ne fait rien. À peu près tout le monde dit que rien de ce qu’il fait ne va. La pseudo réforme des retraites, par exemple, est un ratage. Elle ne résout pas le problème du financement des pensions et, dans deux ou trois ans, il faudra réformer de nouveau. Une occasion unique de réduire sensiblement la dépense publique a été manquée.
Une posture de combattant.
Face à l’affaiblissement extrême de l’exécutif, il faut non pas souhaiter une crise de régime, avec ses conséquences désastreuses, mais que le président reprenne en main sa majorité, qu’il lui impose sa volonté et qu’il apprenne à se passer du soutien des Verts, parti politique qui a fait de la mauvaise foi ou de la trahison sa ligne de conduite. Quand ils sont au gouvernement, ils ne mouftent pas, même pas sur la suspension de l’écotaxe. Quand ils n’y sont pas, ils appellent le désordre de leurs vœux, demandent à leurs deux collègues ministres de quitter le pouvoir, et se livrent à des attaques contre M. Hollande que l’opposition de droite leur envie. Le président croit qu’il ne peut pas se passer d’eux, parce qu’il ne souhaite pas gouverner avec le seul soutien des socialistes et qu’il craint une lourde défaite aux municipales. De sorte qu’il ne riposte même pas à leurs tirs meutriers. Mais il a tellement besoin de recouvrer son autorité que le limogeage de Cécile Duflot et de Pascal Canfin le placerait enfin dans une posture de combattant. Ce serait un premier signal adressé à ces élus socialistes qui ne cessent d’exprimer leurs états d’âme et préconisent des solutions inapplicables.
Pour les faire taire, il y a un Premier ministre. Il n’y est guère parvenu. Là encore, le chef de l’État ne veut pas changer de gouvernement avant les municipales. Un remaniement prématuré peut effectivement apparaître comme un signe de panique. En revanche, un nouveau chef de gouvernement qui imposerait la volonté du président à tous ceux de sa majorité qui ruent aujourd’hui dans les brancards serait infiniment précieux.
Pourquoi souhaiter que M. Hollande trouve les moyens de rebondir ? Parce que les institutions nous donnent un président pour cinq ans et pratiquement inamovible, que l’opposition n’est pas prête à gérer le pays (imaginez des législatives anticipées, suivies de la nomination d’un Premier ministre et d’un gouvernement de droite : qui, des ténors de l’UMP, s’aventurerait dans cette galère ?) et que M. Hollande ne peut faire aucun choix utile s’il continue à se préoccuper du qu’en dira-t-on. Pour en finir avec la mollesse, il doit faire l’apprentissage de la fermeté.
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