Les principaux dirigeants de l’armée ne sous-estiment pas l’effort budgétaire consenti pour améliorer les conditions de travail de nos soldats. Ils soulignent toutefois que l’injection de quelque 700 millions d’euros dans le budget des armées et la révision financière de la loi de programmation, qui court jusqu’en 2019, ne serviront qu’à rattraper un retard dont ils se plaignaient depuis plusieurs années.
François Hollande a annoncé la création de 2 300 postes supplémentaires pour les trois ans à venir, ce qui n’est pas beaucoup quand on sait les nombreuses tâches que l’armée doit accomplir. Les généraux n’étaient pas enthousiastes à l’idée d’affecter des soldats surentraînés à l’opération Sentinelle.
Il semble que, aujourd’hui, ils en admettent la nécessité et la pertinence. Il n’empêche que le dispositif absorbe en permanence 10 000 hommes et que, malgré la bonne volonté des citoyens ainsi protégés, les conditions d’hébergement et de vie quotidienne sont plus ardues que dans les opérations extérieures.
Trois mille cinq cent soldats pour tout le Sahel.
En 2015, 100 000 soldats français ont été envoyés à l’étranger pour lutter contre le terrorisme. Ils appartiennent à une armée de métier, très coûteuse, mais infiniment plus efficace que si elle était constituée d’appelés. Le bien-être de ces hommes est la condition sine qua non de leur succès au combat.
On est sidéré (et admiratif) quand on mesure l’insuffisance des effectifs français lancés dans une tâche qu’il pourraient juger insurmontable : seulement 3 500 militaires pour tout le Sahel, 900 pour l’opération Sangaris en Centrafrique (ils vont être rapatriés car des élections ont eu lieu dans ce pays où un calme précaire est en train de revenir),900 au Liban, 3 500 pour la Syrie et l’Irak.
Le président de la République veut compenser la pénurie d’effectifs en augmentant le nombre de réservistes de 28 000 à 40 000. Ils seraient appelés plus tard à former une garde nationale. Neuf avions Rafale, 11 hélicoptères de combat, 3 avions de transport A400-M et une frégate complèteront les équipements de nos armées.
On veut espérer que l’effort sera suffisant, ce qui n’est pas certain : si l’État islamique est affaibli en Syrie et en Irak, il multiplie les attentats dans le monde, façon de rappeler sa dangerosité. On peut donc supposer qu’il faudra, dans les années qui viennent, fournir de nouveaux efforts budgétaires et de recrutement pour que les armées françaises puissent accomplir leurs missions dans de saines conditions.
La recrudescence du terrorisme a entraîné une peur populaire qui ne recule vraiment que lorsque l’armée et la police sont présentes. Il n’y a rien de plus rassurant, dans ces temps particulièrement anxiogènes, que la présence d’hommes armés dans des lieux civils. Ce que nos soldats n’ont pas en moyens, ils le retrouvent en popularité.
Jamais l’armée et la police n’ont bénéficié d’un tel amour des Français, traditionnellement sceptiques au sujet des institutions et peu enclins à respecter l’ordre public. Aujourd’hui, les deux coexistent : on manifeste encore beaucoup, on va même jusqu’à ouvrir un conflit interminable au sujet de l’aéroport de Nantes, mais la grande majorité des Français trouve dans la présence de l’armée et de la police un réconfort que la classe politique ne peut lui donner.
L’opération Sentinelle, qui se poursuit cette année, a donc un effet psychologique essentiel. Non seulement elle rassure les Français mais elle les soude. Elle mérite bien que nous acceptions une dépense supplémentaire et, surtout, que nous apportions à nos forces de sécurité tout le soutien moral et matériel nécessaire.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion