Dans la nuit du 25 au 26 septembre, un important incendie s'est déclaré dans l'usine Lubrizol de Rouen (Seine-Maritime). Un panache de fumée spectaculaire s'en échappe encore malgré un feu maîtrisé par 240 pompiers. Inquiets, les habitants se sont d'eux-mêmes fournis en masques de protection disponibles en pharmacie…
Malgré les messages rassurants répétés par la préfecture de Seine-Maritime, la population rouennaise et alentour reste inquiète. En cause ? Le spectaculaire incendie survenu jeudi matin vers 2 h 40 dans un entrepôt d'hydrocarbures, la fumée dense s'en échappant, l'important dispositif de secours déployé, l'odeur nauséabonde et les dépôts de suie qui, portés par les vents, atteignent désormais les départements de l'Oise, de la Somme, du Pas-de-Calais, du Nord et de l'Aisne. Cette nuit, nombre de citoyens incommodés n'ont pas réussi à dormir et l'angoisse reste palpable, certains demandant sur les réseaux sociaux « combien d'années de vie est-on en train de perdre ? »
La préfecture souligne que « le SAMU a reçu un nombre important d'appels » en lien aux fortes odeurs et demande aux habitants de l'agglomération rouennaise de « ne pas encombrer les services de secours ». Elle ajoute que « le risque pour la population reste faible ». Les premières analyses (78 mesures de l'air effectuées sur 28 points) ne montrent pas de toxicité aiguë. Selon « Ouest France », 10 personnes admises au CHU de Rouen pour des irritations de la gorge, du nez ou des yeux sont rentrées chez elles, tout comme des chauffeurs de taxi et de bus auscultés à leur demande.
Côté pharmacies, le quotidien « Paris Normandie » souligne qu'elles ont été prises d'assaut dans l'agglomération rouennaise, aussi bien par des riverains que par des touristes qui souhaitaient se fournir en masque de protection. Ainsi, jeudi matin en l'espace de trois heures, une officine a vendu 200 masques. Constatant une rupture d'approvisionnement chez son grossiste, elle a décidé de vendre les masques à l'unité pour satisfaire le plus grand nombre de demandes. Interrogée, la préfecture de Seine-Maritime précise : « Aucune distribution officielle de masques n'a été organisée. Les citoyens se sont équipés eux-mêmes. »
Pour le moment, les causes de l'incendie sont inconnues. Une enquête judiciaire a été ouverte par le parquet de Rouen. L'ensemble du site a été fermé administrativement et reste sous la surveillance des secours et des forces de l'ordre. Une attention particulière doit dans tous les cas être portée aux patients fragiles, notamment les personnes allergiques et asthmatiques, les personnes âgées et les enfants. La préfecture publie un ensemble de recommandations sanitaires allant de « ne pas consommer de végétaux souillés par les suies » à « porter des gants pendant le nettoyage » en passant par « limiter les activités physiques et sportives ».
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