Accros des jeux en ligne

Internet plus dangereux que le casino

Publié le 17/09/2013

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COMME Olivier, 32 ans, ils sont 5 000, chaque année en France, à vouloir mettre fin à la descente aux enfers que représente l’addiction aux jeux en ligne. Et le terme n’est pas trop fort, car la pratique excessive des internautes adeptes aux jeux d’argent et de hasard (JAH) sur Internet est sans conteste apparentée à une conduite toxicomaniaque. C’est l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) qui le dit. Pour mieux cerner le profil de ces joueurs des temps modernes, l’OFDT a publié jeudi dernier une étude inédite qui dresse justement le portrait-robot de ces nouveaux toxicomanes. Le joueur type est un homme, presque 6 fois sur 10, qui a en moyenne 33 ans lors de sa première expérience en ligne. Son « loisir » lui coûte chaque année entre 208 et 1 200 euros. Mais ce que relève surtout l’OFDT, c’est que les joueurs en ligne sont davantage menacés par l’addiction que les autres. Il y a une fascination hypnotique pour l’écran qui absorbe totalement le joueur, expliquent les addictologues. De plus, disponibles 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, les sites de jeux n’exigent ni cravate, ni pièce d’identité… Pour s’en sortir, il n’existe pas vraiment de structures exclusivement dédiées, mais quelques associations, telles Joueurs info service ou SOS joueurs, peuvent prendre en charge même les plus accros. Encore faut-il vouloir décrocher… Certains, comme ce commerçant de Clermont-Ferrand, ne sont sans doute pas prêts de franchir le pas. Il faut dire que celui-ci a gagné, en avril dernier, la somme de 1 645 419 euros sur un bandit manchot du casino de Vichy. Deux mois plus tard, en arrivant à Palavas les Flots, où il avait décidé de dépenser une partie de ses gains en achetant un appartement, il se rend au casino pour y « boire un verre ». Mais la tentation des machines à sous est trop forte. Il glisse alors 2,50 euros dans l’une d’entre elle, qui, dans un long et délicieux fracas, lui délivre 911 509 euros supplémentaires. Pour lui, pas de doute, rien ne va plus !

› DIDIER DOUKHAN