De Macron à Fillon, en passant par Valls, les réformateurs ne manquent pas. Tous ceux qui croient au sauvetage de l'économie par la mise en route de méthodes libérales ont eu l'occasion, aux postes de pouvoir qu'ils ont occupés, de faire l'expérience d'une tonitruante, violente, irréductible contestation. Alain Juppé, Premier ministre en 1995, a été confronté à des grèves générales interminables qui ont mis le pays à genoux et ont contraint le pouvoir à reculer, notamment au sujet de l'unification des régimes de retraite que des professions privilégiées ont rejetée avec une force implacable. Aujourd'hui M. Fillon est comparé à Margaret Thatcher, mais sa politique économique et sociale n'a pas l'ampleur de celle de l'ancienne Première ministre britannique et ne pourra pas, en tout état de cause, être appliquée avec la même rudesse.
En même temps, le succès personnel de M. Fillon est sans doute dû au fait qu'il incarne le mieux possible une droite dure qui se reconnaît en lui, dont les rangs ont grossi et qui entend faire de 2017 un tournant historique par rapport aux piteuses décennies pendant lesquelles nous avons été incapables de réduire le chômage. Il ne s'agit pas seulement du bien-être de nos concitoyens, du niveau de vie, de la lutte contre la précarité et contre les inégalités. Il s'agit de mettre un terme à une dérive du pays qui nous éloigne un peu plus chaque jour de nos principes républicains. C'est la République qui court un danger. Or beaucoup de ceux qui briguent le pouvoir à droite et à gauche sont conscients que le populisme traduit l'échec de toutes les idéologies, que les Français exigent des résultats économiques qu'ils ont vainement attendus pendant 30 ans, que la prétention d'une gauche attachée à maintenir le nombre de nos fonctionnaires, à dépenser sans cesse pour combler (mais en vain) les inégalités, à renforcer le filet social quoi qu'il nous en coûte nous conduit au déclin, d'autant que nos voisins européens se sont lancés dans des réformes qui ont produit des emplois, comme en Italie ou en Espagne.
La « révolution conservatrice »
La droite se dirige vers ce que l'on appelle déjà une « révolution conservatrice » et la contre-révolution s'organise. Nous n'avons pas manqué de signaler la remobilisation de la gauche autour de la défense des acquis sociaux contre d'éventuelles réfomes qui imposeraient l'augmentation du temps de travail, le report du seuil de la retraite, la réduction des charges pour les entreprises. Certes, il est facile d'opposer le changement libéral au conservatisme social. Mais une chose au moins est certaine : tout ce que la gauche a tenté pour sortir le pays de l'ornière a échoué. La réforme de l'État et de la fiscalité, la simplification du processus de création d'entreprise, la réforme du travail n'ont été que trop timidement essayées par François Hollande. On dira ce qu'on voudra, mais aucun progrès ne sera accompli en France si nous ne nous lançons pas courageusement dans des changements radicaux. Il est temps d'admettre que se situer à gauche quand on compte 3 millions de chômeurs et que s'aggravent la précarité et les inégalités, c'est faire de la gauche le vecteur de la régression. Les solutions proposées par les extrêmes, de gauche ou de droite, sont périlleuses et il n'est pas difficile d'en apercevoir les nuisibles conséquences avant même qu'elles soient mises en œuvre.
C'est pourquoi les thèses présentées par Emmanuel Macron et les idées de Manuel Valls qui, en somme, consistent à adapter le pays à la mondialisation au lieu de s'en extraire, comme le souhaite M. Montebourg, doivent être prises au sérieux. Même si tout les distingue, leur offre politique indique que l'ensemble de la gauche n'est pas congelé dans ses principes keynésiens. On ne guérira pas l'État de son obésité en créant des emplois publics, en dispensant des revenus à des citoyens qui préfèrent travailler pour un salaire, en creusant sans cesse les déficits. Nous devons accroître notre production et notre compétitivité, réduire nos coûts de production, fabriquer et vendre. C'est le seul chemin vers le plein emploi et peu importe que ce soit la droite ou la gauche qui nous y emmène.
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