LES 116 pharmaciens de la Corrèze - dont 70 syndiqués - sont majoritairement des ruraux. Les plus citadins sont installés dans des petites communes à la campagne. Tulle, la capitale, culmine à 17 000 habitants, et Brive, ville phare du développement local, vient tout juste de dépasser les 50 000 âmes.
Élu il y a un an, le nouveau président du syndicat des pharmaciens de Corrèze (affilié à la FSPF*), Alain Perrier, en est convaincu : son organisation a un rôle pédagogique à jouer envers ses adhérents. D'où l'initiative, prise en 2008, d'une assemblée générale thématique sur l’Europe, en présence d'un député communautaire et du spécialiste « Europe » de la FSPF, Philippe Liebermann. Le syndicat de Corrèze compte bien renouveler l’expérience. Et une nouvelle opération est d’ores et déjà programmée au printemps. Son thème : les problèmes d'installation, de vente et de transmission des pharmaciens.
« Un syndicat se doit d'informer, souligne Alain Perrier. Surtout lorsqu'il a des adhérents frais émoulus de la Fac, peu au fait des législations et règlements divers. Nous avons un rôle à assumer en ce sens, c'est pourquoi je me suis tourné vers le doyen de Limoges, Francis Comby, qui m'assiste dans cette démarche, et qui compte de son côté intégrer une formation spécifique dans ses cursus. Nous irons même chercher les participants, pour les amener de tout le limousin vers Saint Ybard, lieu de la prochaine réunion. »
Rappelant l'évolution d'un métier qui aura, en un demi-siècle, vu des pharmaciens de villages devenir des chefs d'entreprises modernes, Alain Perrier souhaite ainsi pallier les carences de formation en matière juridique et économique. L’objectif étant de donner à ses confrères les moyens de répondre à leurs soucis quotidiens.
L'union fera la force.
L'une des caractéristiques de l’officine corrézienne est de souffrir d’un déséquilibre démographique, entre des agglomérations suréquipées et des petits bourgs désertifiés. Et la situation devrait encore s’amplifier dans l'avenir. L'analyse du responsable syndical est d'ailleurs à ce sujet sans équivoque : « Sur ce territoire nous allons à la catastrophe, prévoit-il, surtout avec les nouvelles donnes du marché qui obligent à faire plus de chiffre avec moins de marge. La solution existe, sous forme de regroupement, notamment en campagne où, pour survivre, il faut travailler 70 heures hebdomadaires ». Alain Perrier propose donc la création d'unités qui pourraient rassembler plusieurs officines en une seule, afin de lutter contre les phénomènes locaux de transmissions aléatoires, de dépeuplement, ou encore de gardes difficiles à assurer. Sans oublier le désengagement des banques qui refusent de plus en plus de financer l'achat d'une pharmacie à la rentabilité incertaine. « Comme le font les généralistes avec l'ouverture de maisons médicales, s'unir s'est se renforcer », insiste le président du syndicat de Corrèze.
Pour le reste, d'Ussel à Uzerche, de Malemort à Sarran, le pharmacien corrézien exerce un métier qui aura, certes, évolué fortement ces dernières décennies, mais qui fait toujours de lui un notable.
« Bien évidemment comme partout il y a des côtés négatifs, reconnaît toutefois le président Perrier. En particulier, la démographie et la nécessité de voir arriver des jeunes diplômés dans nos villages. Car la majorité d'entre nous dépasse la cinquantaine. Aurons-nous des jeunes pour prendre la suite, pourront-ils acquérir leur entreprise, à quelles conditions d'installations, et pour quels gains ? Que seront les pharmaciens corréziens de 2 050 ? C'est toute la question. »
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