Dans leur rapport annuel, les sages de la rue Cambon préconisent d’étendre l’usage du DP à tous les Français et à toute la chaîne de soins, établissements hospitaliers compris.
Maintes fois cité pour sa réussite, le dossier pharmaceutique (DP) bénéficie une nouvelle fois d’un coup de projecteur. La Cour des comptes lui consacre un chapitre de son rapport annuel publié aujourd’hui et salue la gestion efficace par le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) ainsi que l’implication des officines qui ont contribué à l’extension rapide de cet outil à trois facettes (DP Rappel, DP Alertes et DP ruptures). « Créé en 2007, le DP s’est vite répandu via les officines : fin octobre 2019, 45,2 millions de DP avaient été ouverts dont 38,5 millions ont été alimentés au cours de l’année écoulée », souligne le rapport.
Mais des trous subsistent dans le filet et justifient sept recommandations de la part des sages. Tous les Français ne détiennent pas encore un DP. La Cour des comptes estime donc que « la création d’un dossier pharmaceutique doit être automatique sauf opposition de l’usager ». « L’harmonisation des modalités de recueil du consentement entre le dossier médical partagé et le dossier pharmaceutique présenterait pour autre avantage d’améliorer la lisibilité de ces dispositifs pour les patients », préconise le texte.
Deuxième carence du système, le DP ne concerne jusqu’à présent que les médicaments pris en charge par l’assurance-maladie. Et encore, « en 2018, seules 1,5 milliard de boîtes de médicaments ont été inscrites dans le DP-patient tandis que 2,5 milliards de boîtes de médicaments dispensées en officine ont été remboursées par l’assurance-maladie », relève le rapport. La Cour des comptes suggère par conséquent d’y intégrer tous les médicaments vendus en pharmacie et à cette fin de supprimer « l’obligation d’utiliser la carte Vitale pour accéder au dossier du patient ».
Enfin, troisième lacune identifiée : les établissements de santé utilisent peu le DP. En 2018, seulement une pharmacie à usage intérieur (PUI) sur cinq était connectée au DP, souligne le rapport. Pire, aucune n’utilisait la fonction « retrait et rappels de lots », pas plus que les grossistes-répartiteurs n’ont recours à la troisième fonction du DP, celle qui concerne la « rupture de stock », déplore le rapport.
L'Ordre national des pharmaciens a pris connaissance du rapport annuel de la Cour des comptes qui rend compte, selon lui, « de façon très documentée des avancées du DP accomplies ces dix dernières années, notamment grâce à la mobilisation de l’Ordre, en charge de sa mise en œuvre, mais aussi de toute la profession ».
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