DEPUIS le 16 septembre 2014, l’expérimentation de délivrance à l’unité a été lancée dans quatre régions : l’Ile-de-France, la région Provence-Alpes-Côte d’azur, la Lorraine et le Limousin. Un essai qui s’étendra sur un an, d’octobre 2014 à octobre 2015, et qui concerne uniquement la délivrance à l’unité de 14 antibiotiques : amoxicilline-acide clavulanique, céfixime, céfotiam, cefpodoxime, ciprofloxacine, énoxacine, fluméquine, lévofloxacine, loméfloxacine, moxifloxacine, norfloxacine, ofloxacine, péfloxacine et thiamphénicol.
Dans le détail, cent pharmacies volontaires y participent, et ont pour objectif d’inclure 200 patients chacune. À noter que 75 d’entre elles sont des pharmacies expérimentatrices et vendront effectivement des antibiotiques à l’unité, alors que les 25 autres officines sont « témoins », c’est-à-dire qu’elles continueront à délivrer des boîtes d’antibiotiques et serviront de groupe témoin pour analyser l’impact de l’essai.
Une expérimentation rémunérée.
Par ailleurs, cette expérimentation fera l’objet d’une rémunération pour les pharmaciens volontaires. Les officines « expérimentatrices » percevront de 900 à 1 500 euros par an selon le nombre de délivrances à l’unité effectivement réalisées (en 3 règlements), alors que les officines « témoins » seront rémunérées de 150 à 300 euros. Ces versements seront imputés sur les crédits du fonds d’intervention régional.
La délivrance à l’unité est également bien encadrée : les pharmacies expérimentatrices devront respecter des modalités de délivrance, de conditionnement, d’étiquetage, et donner une information adaptée aux assurés, comme le détaille un décret publié le 16 septembre.
Ainsi, dans le cadre d’une délivrance à l’unité, le pharmacien déconditionne une boîte d’antibiotiques, puis place les unités correspondant aux jours de traitement dans un nouveau conditionnement. Sur celui-ci, il fait figurer clairement le nom du patient ainsi que les mentions relatives à la spécialité pharmaceutique, pour éviter tout risque de confusion.
Quant au prix de vente à fixer, il correspond simplement au résultat de la division du prix total du conditionnement complet par le nombre d’unités délivrées.
Enfin, l’expérimentation fera l’objet d’une évaluation, réalisée sur la base de différents indicateurs, tels que l’impact sur l’activité de la pharmacie, l’acceptabilité de la pratique par les officinaux et les patients, la modification des volumes d’antibiotiques dispensés, ou la diminution des stocks d’antibiotiques dans les foyers.
Un intérêt discuté.
L’objectif affiché de cette expérimentation, lancée à l’initiative de Marisol Touraine, est de réaliser des économies dans la branche santé et de lutter contre la surconsommation ou la mauvaise consommation de médicaments, notamment des antibiotiques. Mais bon nombre de pharmaciens y voient peu d’intérêt. « Cela peut poser des problèmes de sécurité pour le patient, entraîner un surcroît de travail pour l’équipe officinale, et je ne suis pas du tout convaincue de l’intérêt économique de la chose », avance Marie-Josée, pharmacienne installée à Miélan dans le Gers. « D’autant plus que les conditionnements des antibiotiques sont déjà adaptés aux prescriptions. Nous avons des boîtes de 6, de 12, de 14, qui collent parfaitement à la plupart des traitements standards. La délivrance à l’unité pour les stupéfiants, passe encore, mais pour les antibiotiques, je trouve ça ridicule », objecte Simone, titulaire à Nice.
Enfin, on ignore encore aujourd’hui le devenir de cette expérimentation : « Si ça marche, il n’y a pas de raison que ce ne soit pas élargi, mais l’expérimentation vise à vérifier la faisabilité et les impacts », souligne la Direction générale de la Santé (DGS).
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