Décriée outre-Atlantique après plusieurs décès de vapoteurs et pointée pour sa nocivité par l'OMS, la e-cigarette vient de faire son baroud d'honneur en Inde, où elle est désormais interdite. Ce durcissement général échappe (pour l'instant ?) à l'Europe.
Le passage à tabac dont fait l'objet la e-cigarette ces dernières semaines a poussé la Fondation du souffle et la Société de pneumologie de langue française (SPLF) à prendre la parole cette semaine. D'abord pour souligner les incertitudes qui entourent « 450 possibles cas d'atteintes pulmonaires graves chez des utilisateurs de cigarette électronique » récemment signalés aux États-Unis, mais surtout pour rappeler que la e-cig reste un outil d'aide à l'arrêt du tabac essentiel dès lors qu'elle n'est pas utilisée de façon détournée. Sans minorer les risques potentiels, les sociétés savantes soulignent que le vapotage sans détournement présente une toxicité « très inférieure à celle de la cigarette ». Le ministère de la Santé a annoncé que l'agence Santé publique France, en lien avec les sociétés savantes de pneumologie et d'anesthésie-réanimation, va lancer un outil dédié au recueil des cas d'intoxication possible à la cigarette électronique. Il précise sur « France Info » : « A ce jour, en France, aucun signalement de cas similaires à ceux décrits par les Centres de contrôle des maladies (CDC) américains en lien avec l’utilisation de e-cigarettes n’est parvenu aux réseaux de toxico et d’addicto-vigilance. »
La question des effets du vapotage sur la santé reste en suspens. La e-cigarette étant apparue au milieu des années 2000, la science a peu de recul pour l'évaluer. Un consensus existe néanmoins sur le fait qu'elle est moins nocive que le tabac car les liquides vapotés ne contiennent pas les nombreuses substances dangereuses présentes dans le tabac. Cependant, la vapeur contient des particules fines qui pénètrent les poumons. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) reste particulièrement prudente. Elle juge d'une part que les e-cigarettes « sont probablement moins toxiques que les cigarettes mais il n'y a pas assez de preuves pour quantifier le niveau précis de risque », et qu'elles « sont incontestablement nocives et devront donc être régulées ».
Certains pays ont décidé de ne pas attendre de preuve scientifique pour désigner la e-cig comme le diable personnifié. L'Inde vient de l'interdire, les États américains du Michigan et de New York prohibent les versions aromatisées et Donald Trump promet d'étendre cette interdiction au niveau fédéral. En Europe, l'image du vapotage reste positive, en particulier au Royaume-Uni qui le promeut dans l'arrêt du tabac. En France, le ministère de la Santé se montre prudent mais précise que 700 000 fumeurs ont arrêté le tabac grâce à la cigarette électronique entre 2010 et 2017. La Commission européenne doit soumettre un rapport d'ici au 20 mai 2021 pour prendre en compte l'évolution des connaissances scientifiques, et évaluer si la directive en vigueur - encadrant notamment la quantité de nicotine dans les e-liquides - doit être modifiée.
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