Dans l'espace

La femme n'est pas l'égale de l'homme…

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Publié le 28/10/2019
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Un petit pas pour la femme, un grand pas pour l'humanité… Le 18 octobre, pour la première fois dans l'histoire, deux femmes astronautes sont sorties en même temps dans l'espace. Les deux Américaines, Christina Koch et Jessica Meir ont ainsi créé l'événement dans un monde, celui de la conquête spatiale, largement dominé par les hommes. Une petite révolution qui ne va pas sans poser question. Notamment sur la façon différenciée dont les organismes masculin et féminin s'adaptent au séjour dans l'espace. Car si l’adaptation aux conditions extrêmes dans un environnement spatial est globalement la même pour les deux sexes, il existe toutefois certaines variations. Le Dr Varsha Jain, gynécologue et chercheur de la NASA sur la santé des femmes dans l’espace, a ainsi examiné les effets pouvant survenir après une telle excursion dans l'espace sidéral. Si les changements observés chez les astronautes, tous sexes confondus, s'apparentent à un processus de vieillissement accéléré avec fonte des muscles et de la masse osseuse et déformation temporaire du tissu cérébral, les femmes ont plus tendance à se sentir mal au-delà de l'atmosphère. Quant aux hommes, ils sont plus susceptibles de contracter une maladie à leur retour sur Terre. Par ailleurs, la gent masculine a davantage de problèmes de vision et d'ouïe une fois revenue sur le plancher des vaches, alors que les femmes sont plus exposées à un dérèglement de la pression artérielle. Côté procréation, on sait aussi que la qualité et le nombre de spermatozoïdes diminuent pendant les voyages en apesanteur avant de se régénérer automatiquement une fois sur Terre. Aucune étude ne le démontre encore, mais la radiation à laquelle sont exposées les femmes cosmonautes pourrait avoir un impact sur leur fertilité. Enfin, inégalité des inégalités, rien ou presque n'a été pensé à l'origine pour elles. Sans parler de l'épineuse question de la menstruation, la gestion des besoins naturels des femmes est assez lourde à régler dans l'espace. Paradoxalement, l'apesanteur ne rend pas tout plus léger…

Didier Doukhan

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3552