SELON le rapport présenté début juillet par l’AIFA, l’Agence italienne du médicament, le montant des dépenses remboursées par la Sécurité sociale italienne est estimé à 12,3 milliards d’euros. Soit une baisse de 4,6 % par rapport à l’année précédente. Le chiffre d’affaires global du marché pharmaceutique pour sa part est estimé à 26,3 milliards d’euros. En revanche, les dépenses de médicaments à la charge des Italiens ont augmenté de 34 %. À l’origine de cette hausse, l’instauration durant le deuxième semestre 2011 d’une taxe sur les médicaments (équivalente à un ticket modérateur) par les régions, suite aux plans de rigueur adoptés d’abord par le gouvernement Berlusconi, puis par l’exécutif de Mario Monti. Cette taxe, équivalente à 4 euros pour chaque boîte de médicament prescrit, a déjà généré l’an dernier 1,3 milliard d’euros. La Sécurité sociale applaudit, tandis que les assurés et les associations de consommateurs grincent des dents. « Avec cette hausse du ticket modérateur, certains Italiens ne peuvent plus acheter leurs médicaments », confie Maria Casalotti, pharmacienne installée dans le centre de Rome, très critique vis-à-vis du gouvernement Monti.
Reste que, selon l’AIFA, chaque Italien a consommé en moyenne une trentaine de boîtes de médicaments l’an dernier. « C’est parfois beaucoup trop. Certains médecins poussent à la consommation. Avec la crise, la fête est finie, les Italiens doivent normaliser leur consommation », estime Umberto Passera, médecin hospitalier. L’an dernier, en effet, plus d’1,8 milliard de boîtes ont été vendues dans les circuits des officines communales, hospitalières et privées. La dépense par Italien frôle la barre des 434 euros par an. Et celle d’un assuré âgé de plus 75 ans est 13 fois supérieure à celle d’une personne dont l’âge se situe entre 25 et 34 ans. « Il faut rationaliser les dépenses et faire comprendre aux Italiens que les médicaments doivent être consommés avec modération », estime une pharmacienne.
L’industrie licencie.
La semaine dernière, le gouvernement Monti a annoncé une nouvelle réduction des dépenses publiques. Le nouveau plan d’austérité, qui devrait éviter aux Italiens une hausse de deux points de la TVA en octobre prochain, prévoit une économie de 26 milliards d’euros sur trois ans. Plusieurs secteurs sont particulièrement touchés par ce nouveau train de mesures, comme la santé dont l’enveloppe sera réduite de 5 milliards en trois ans. « Les coupes budgétaires vont pénaliser le développement de l’industrie pharmaceutique. Durant les cinq dernières années, les dépenses de santé ont déjà été réduites de 11 milliards. Nous voulons participer à l’effort collectif, mais cela ne veut pas dire remettre en cause l’existence de nos industries », tonne Massimo Scaccabarozzi, président de Farmindustria, l’association des industries du médicament. Lors de son assemblée annuelle, il a parlé de délocalisation, de désinvestissements et de licenciements. « Durant les cinq dernières années, 10 000 emplois ont déjà été effacés en raison des précédentes coupes budgétaires. Nous risquons de devoir mette à pied 10 000 autres salariés sur 65 000 d’ici les cinq prochaines années », estime Massimo Scaccabarozzi. Selon Farmindustria, les dépenses en médicament en Italie se situent en dessous de la moyenne européenne. « L’État dépense 16,5 milliards d’euros par an, soit 26 % de moins que la moyenne européenne. L’an dernier, les dépenses ont chuté de 4 % alors que, dans les services en général, elles ont augmenté de 6,35 », affirme l’association dans un communiqué.
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