LE COMPTE à rebours a commencé. Dans huit jours, des millions et des millions de chaussons placés sous tous les sapins du monde se rempliront de jouets par milliers. Mais attention, tous ces joujoux que l’on voit en rêve peuvent rapidement devenir cauchemars. Phtalates, métaux lourds, colorants azoïques, bisphénol A, formaldéhyde et colorants de synthèse : la hotte du Père Noël est bourrée « d’ordures ». Sur 66 jouets analysés en 2009 par l’association 60 millions de consommateurs, près de la moitié renfermaient des substances chimiques potentiellement dangereuses. Même la girafe Sophie ne serait pas si inoffensive que ça. Globalement, environ un tiers des jeux en plastiques contiennent un ou plusieurs phtalates aux effets délétères pour l’appareil reproducteur des petits garçons ; quasiment tous ceux en bois renferment soit du formaldéhyde irritant, soit des métaux lourds (plomb, antimoine, sélénium baryum), soit les deux à la fois. Le bisphénol A, célèbre perturbateur endocrinien, est également fréquemment retrouvé dans des jouets en plastiques. Interdit depuis 2011 dans la fabrication des biberons, il devrait disparaître des contenants alimentaires à partir de 2013, le Parlement venant d’adopter définitivement une proposition de loi allant dans ce sens. Mais pas encore dans les poupées et autres camions de pompier qui figurent dans la plupart des listes parvenues ces jours-ci au pôle Nord. Heureusement, il reste les peluches pour se consoler. Folie ! Même le plus tendre des nounours a de grandes chances de contenir des retardateurs de flamme, tel les polybromodiphényles éthers, suspectés de perturber les sécrétions hormonales, mais aussi d’empêcher le bon développement du système nerveux. Quant à ceux qui pensent plus sage de glisser une console de jeux sous le sapin, qu’ils se détrompent. Les manettes connectées en WiFi ou Bluetooth émettent des champs électromagnétiques dont les risques pour la santé des enfants méritent d’être davantage évalués. Finalement, pour les petits, comme pour les grands, le chocolat semble être le meilleur présent. À moins qu’il contienne de l’huile de palme…
Phtalates, métaux lourds, bisphénol A
La hotte empoisonnée du Père Noël
Publié le 17/12/2012
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C. M.
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2969
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