La mélisse, petite plante herbacée aux fleurs discrètes à deux lobes blanchâtres ou violacées, fait le délice des abeilles, d’où son nom botanique melissa signifiant l’abeille en grec.
Ses feuilles gaufrées dégagent une odeur agréable de citronnelle quand on les froisse, d’où son autre nom de citronnelle à ne pas confondre avec les citronnelles herbacées exotiques du genre Cymbopogon. Elle est originaire de la partie orientale du bassin méditerranéen et ses tiges ramifiées carrées, typiques de la famille des Lamiacées, forment des touffes denses. La plante est cultivée depuis l’antiquité et mentionnée dans les traités de médecine grecque pour ses effets sur le système digestif : Hippocrate au IVe siècle avant J.-C. en médecine grecque et Avicenne au XIe siècle en médecine arabo-persane vantent ses actions digestives, carminatives et anthelminthiques. Mais ces médecines savantes lui confèrent d’autres indications : Rhazès au Xe siècle la conseillait contre les chagrins et la mélancolie. Les anciens l’appelaient « la gaîté du cœur ». En Perse, elle était réputée calmer les renvois et dissiper les soucis. Au XIXe siècle, en Europe, Cazin la conseille dans les spasmes abdominaux, la nervosité, l’hystérie et les palpitations.
La médecine populaire lui octroie des effets bénéfiques dans les insuffisances digestives et les douleurs abdominales. On la classait habituellement dans les plantes du système digestif, or les médecines savantes lui ont attribué également des vertus au niveau du système nerveux central, ce qui a suscité des études pharmacologiques.
Une action digestive et sédative
Les anciens avaient bien perçu cette double action au niveau des systèmes digestif et nerveux.
Les travaux de pharmacologie ont largement confirmé ces indications montrant des effets antispasmodiques, antiulcéreux et hépatoprotecteur d’une part et sédatif et inducteur du sommeil d’autre part. Elle possède également des propriétés antivirales vis-à-vis du virus de l’herpès.
C’est la plante de référence pour les personnes qui, lors de stress, ont des perturbations digestives ou des colites intestinales : elle agit à la fois sur le système nerveux central et la sphère digestive.
Une formule confidentielle probablement issue d’un parchemin moyen-oriental, associant 13 plantes et 9 épices, est confiée au couvent parisien des Grands Carmes qui, dès 1611, préparent l’Eau de Mélisse des Carmes. C’est un alcoolat réputé contre les troubles digestifs et la nervosité qui jouit d’une grande notoriété et dont la production se poursuit de nos jours. Les brevets avaient été repris en 1834 par une société crée par Amédé Boyer.
La mélisse fournit également une huile essentielle qui possède des effets antispasmodique et sédatif qui lui confèrent des indications thérapeutiques dans l’anxiété, l’hystérie et l’intestin irritable. Mais celle-ci est peu utilisée.
Cette plante médicinale a toute sa place en herboristerie et en phytothérapie associant deux actions complémentaires calmante et antispasmodique.
Pour en savoir plus : Du bon usage des plantes qui soignent (2018) Fleurentin J., Ed Ouest France, 380 p ; www.wikiphyto
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