« LE MAL peut surgir dans la vie de tous les jours, incarné par des hommes et des femmes ordinaires, normaux, polis, qui s’acquittent de leurs tâches avec fierté et plaisir et avec une impitoyable attention aux détails » : c’est ce que le Néerlandais Alex Van Warmerdam a voulu montrer et il le fait avec une effrayante efficacité.
Un homme sonne à la porte d’une riche demeure. Il va changer la vie de ses habitants, une famille comme on en voit dans les publicités, avec le père très occupé, la mère élégante qui peint, les trois enfants blonds et la jolie jeune fille au pair. Borgman pourrait être l’ange exterminateur, le visiteur de « Théorème », mais le cinéaste se garde de toute interprétation métaphysique et se dispense de donner quelque explication que ce soit.
Né en 1952, peintre, metteur en scène de théâtre, scénariste, acteur (il joue ici l’un des assistants de son héros), Alex van Warmerdam signe avec « Borgman » son 8e long métrage, après, entre autres, « les Habitants » et « la Robe », marqués eux aussi par une touche d’étrangeté, de surréalisme. « Il y a des gens qui deviennent plus légers avec l’âge. Moi, je deviens méchant, sourit-il. Je ne sais pas si mon film n’est pas devenu trop méchant ! » Il est en tout cas à la fois angoissant, drôle et dérangeant.
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