François Hollande, inlassable négociateur qui ne se laisse guère impressionner par la baisse de sa cote de popularité, revenue entre 18 et 20 % d’avis favorables (32 % à Manuel Valls, ce qui n’est pas non plus brillant) tente désespérément de reconstruire une majorité très affaiblie par les frondeurs, par Europe Écologie-les Verts et par le Front de gauche. Il veut à la fois donner des gages à l’aile gauche du PS, ce qui risque de déstabiliser M. Valls et de compromettre les réformes ,et ramener deux ou trois Verts dans le gouvernement à la faveur d’un remaniement de faible ampleur.
Ce faisant, il feint d’ignorer la force de l’hotilité créée par la politique de son Premier ministre qui compte, parmi ses nombreux ennemis de l’intérieur, quelques poids-lourds, Cécile Duflot, Christiane Taubira, Martine Aubry et d’autres. C’est la peau de Valls que lui réclament les frondeurs de toutes sortes. C’est à la réforme qu’ils veulent mettre un terme. C’est un changement de Premier ministre. Manuel Valls se situe sur un plan « militaire » : il combat ses détracteurs de gauche avec la même furia que ceux de droite. Il a parfaitement conscience qu’il joue son va-tout en ce moment même, que la déroute de la gauche aux départementales a encore accentué, si c’était possible, l’aversion qu’il inspire à beaucoup d’élus de gauche qui le jugent, très injustement, responsable de cet échec sans chercher à explorer leur part de responsabilité. Il sait aussi que le chômage, dans les mois qui viennent, va augmenter, non diminuer, que le résultat des élections régionales de la fin de l’année sera comparable à celui des départementales, avec, de nouveau, une droite alliée au centre qui devancera le Front, et une gauche durablement minoritaire. Son propre plan de carrière se présente mal et sera infailliblement retardé.
Les régionales pourraient achever la gauche
Mais au moins peut-il espérer laisser la trace d’un réformateur courageux en qui, plus tard, une gauche rénovée pourrait se reconnaître. Ce n’est pas le cas du président, pour qui la seule question qui vaille est la suivante : pourra-t-il, oui ou non, se présenter pour un second mandat ? Un sondage Harris Interactive pour LCP indique que, aux régionales, l’UMP alliée au Centre et au Modem recueillerait 37 % des voix, contre 22 % au FN et 20 % au PS. Le Front de gauche et EELV obtiendraient chacun 7 %. Le total droite sans le FN serait de 39 % contre le total d’une gauche que rien, pour le moment, ne rassemble, de 34 %. Là encore, on dit que, le scrutin des régionales étant la proportionnelle, le FN pourrait emporter quatre régions. À voir.
La question de fond porte sur un clivage idéologique profond au sein de la gauche. M. Hollande croit pouvoir réaliser un miracle en recréant une majorité sans donner à ses adversaires de gauche le moindre gage programmatique. Tour de force improbable qui, s’il réussissait, gênerait quand même l’action de Manuel Valls. Le sentiment augmente dans l’opinion que, décidément, la gauche au pouvoir est disqualifiée. L’autre perspective qui risque de désoler l’opinion et augmenter l’abstention en 2017, c’est la partie à quatre que préparent les circonstances et qui sera exactement la même qu’en 2012, avec, comme candidats, François Hollande, Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen et François Bayrou. Les Français ne supporteraient pas que, dans une époque qui exige tellement de changements, à la fois de personnes et d’idées, la classe politique n’ait rien d’autre à leur proposer que la même partie avec les mêmes compétiteurs.
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