Un nouveau projet écologique

La pipi-culture arrive

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Publié le 20/01/2014

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FERMER le cycle qui va de la production agricole jusqu’à l’élimination des déchets en passant par l’alimentation, tel est le rêve - un peu écolo - du Rich Earth Institute (REI). Cette organisation américaine, créée en 2011, s’est en effet fixée comme objectif d’utiliser les rejets du corps humain, en l’occurrence l’urine, comme engrais agricole. Si le fumier est largement utilisé, et depuis bien longtemps, comme régénérateur des sols, son caractère potentiellement infectieux, et le dégoût associé à sa manipulation limite son intérêt. L’urine, au contraire, expliquent les membres du REI, présente l’avantage d’être, a priori, stérile. Le liquide naturel contient en outre du phosphore, de l’azote et du potassium, autant de nutriments nécessaires à la croissance des plantes. Autour de l’idée, une véritable communauté s’est formée dans le Vermont, où le projet est né, et l’institut pourra, en 2014, compter sur une « récolte » de quelque 20 000 litres d’urine. En pratique, le liquide n’est pas utilisé tel quel, il est d’abord dilué dans l’eau de façon à obtenir la concentration optimale en éléments nutritifs. Il est ensuite stocké à 20 °C pendant 30 jours, puis débarrassé de ses éventuels agents pathogènes. Alors seulement, il peut être épandu sur les sols cultivés. En appliquant cette technique à des cultures de foin, REI a déjà montré que la récolte avait été multipliée par deux par rapport à des sols uniquement arrosés d’eau. L’expérience, encouragée par une aide de 10 000 dollars du ministère de l’Agriculture local, risque pourtant de buter sur un problème : plus les volontaires au don d’urine seront nombreux, plus le risque d’épandre des urines contenant des résidus de médicaments ou de drogue sera élevé. Le rêve de ce cercle vertueux et écologique serait alors brisé…

&#38;#38;#38;#38;#38;gt; DIDIER DOUKHAN