LE TON monte entre les organisations syndicales et le gouvernement. Car, la dernière réunion sur l’évolution de la marge n’a pas débouché sur grand-chose (« le Quotidien » du 20 septembre). Les syndicats ont présenté leurs propositions. Mais, en face, il n’y a toujours aucune mesure concrète de prise. Et le gouvernement renvoie les arbitrages au 25 octobre, veille de l’examen à l’Assemblée nationale du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2011.
Un report qui n’est pas du goût de l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF). À cette date, « les dés seront jetés pour le PLFSS 2011 », se désole son président, Claude Japhet. D’où la décision du syndicat de durcir le mouvement de protestation entamé début juillet avec la grève des gardes. Sans lever son mot d’ordre de grève, l’UNPF appelle en plus les confrères à mener dès demain, mardi 28 septembre, une « Journée morte », « pour alerter les patients sur la dégradation du système de santé et de la prise en charge des médicaments ». Concrètement, le syndicat demande d’éteindre les croix, les enseignes et les vitrines durant toute la journée afin d’illustrer ce que pourrait devenir le paysage sanitaire si aucune mesure en faveur de l’économie des pharmacies n’était prise. La date du 28 septembre n’a pas été choisie par hasard. C’est en effet demain que les grandes lignes du prochain PLFSS seront officiellement dévoilées.
Un nouveau plan drastique.
Ce PLFSS ne contient, pour l’heure aucune mesure de soutien aux officines. Au contraire, il promet déjà de les enfoncer encore un peu plus dans le rouge. Le volet médicament pourrait, en effet, coûter pas moins de 300 millions d’euros au réseau, estime Claude Japhet. Dans les tuyaux, de nouvelles baisses de prix et une limitation des volumes de médicaments.
Cette perspective inquiète également la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) dont le conseil d’administration a décidé de poursuivre la grève des gardes, sans pour autant souhaiter durcir le mouvement. Car la FSPF semble moins déçue que les autres syndicats des discussions sur l’évolution de la rémunération qui s’engagent avec les représentants du ministère de la Santé. Pour la Fédération, présidée par Philippe Gaertner, les pouvoirs publics ont « montré enfin leur volonté d’entrer dans un processus de négociation constructif ».
Tensions syndicales.
De son côté, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) ne cache pas sa « déception » et sa « colère » après la réunion du 15 septembre. Sa déception devant l’absence de mesures concrètes pour l’économie présentées par le gouvernement ; sa colère face à « la stratégie adoptée par les deux autres syndicats de proposer un TFR généralisé à 48 mois sans concertation et sans aucune consultation des pharmaciens ». Résultat, l’USPO, qui avait cessé la grève des gardes en août, appelle aujourd’hui à manifester à Paris le 11 octobre pour « dénoncer le gaspillage lié aux boîtes de trois mois et la baisse de l’observance pour les patients chroniques », mais aussi pour s’opposer au TFR.
Aux tensions avec le gouvernement s’ajoutent donc désormais des tensions entre les syndicats. La belle unité affichée début juillet semble avoir aujourd’hui volé en éclat. Pas d’accord sur la stratégie à mettre en œuvre pour obtenir des avancées du gouvernement, les syndicats se montrent également divisés dans leurs propositions pour redonner de la croissance à la marge. Au projet d’augmentation du seuil de la première tranche défendu par la FSPF et l’UNPF, s’oppose celui de l’USPO de revaloriser de 10 centimes d’euros le forfait à la boîte. Les élections des pharmaciens au sein des Unions régionales des professionnels de santé (URPS) qui approchent viennent troubler encore davantage le jeu. En face, le gouvernement semble en profiter pour prendre son temps avant de trancher. Or, du temps, l’officine n’en a plus.
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