PREMIER grand enseignement, le groupe du Parti Populaire européen (PPE), qui réunit les partis conservateurs et de centre droit des différents États membres, maintient sa majorité relative au Parlement, avec 265 sièges sur 736, alors que le Parti Socialiste Européen (PSE), somme des différents PS nationaux, voit sa représentation chuter de 217 à 165 sièges. La poussée des Verts est sensible dans toute l’Europe, de même que celle d’un certain nombre de partis d’extrême droite… Deux phénomènes qui, au niveau européen, n’ont pas du tout la même importance : à Strasbourg, les Verts se montrent en général constructifs et participent étroitement à l’élaboration et à la discussion des textes, alors que les députés d’extrême droite, une fois les élections passées, brillent parfois par leur agitation, mais rarement par des réalisations ou des propositions concrètes, à quelques exceptions près. La remarque vaut d’ailleurs également pour l’extrême gauche. De plus, ces députés « extrêmes », élus sur des thèmes strictement nationaux, ne sont pas en mesure de constituer des groupes politiques, ce qui réduit encore leur influence réelle au sein de l’assemblée.
En outre, il ne faut jamais oublier que, dès les flûtes à champagne des soirées électorales rangées dans leurs boîtes, c’est la politique véritablement européenne, et non la somme des sensibilités nationales, qui reprend ses droits, à Strasbourg comme à Bruxelles. Et, dans ce cadre, il faut constater que, en dépit de l’abstention record (57 % au niveau des 27), les élus du nouveau Parlement sont, dans leur très grande majorité, des partisans de l’Europe et de la poursuite de sa construction. Les europhobes, qu’ils soient de droite ou de gauche, de même d’ailleurs que les ultra-libéraux, ne pèseront que d’un poids réduit sur les orientations du Parlement qui, comme par le passé, sera amené à se prononcer certes sur des politiques générales, mais aussi et surtout sur une masse toujours croissante de dossiers techniques souvent fort rébarbatifs.
Opposition aux dérégulations de la Commission.
Le discours général du Parlement européen sur la santé, « droit des Européens, et symbole de la construction du continent », ne devrait donc pas radicalement changer dans les cinq ans à venir ; en revanche, reste à savoir précisément jusqu’où, sur ces dossiers, les parlementaires feront passer ce qu’ils considèrent comme l’intérêt des citoyens avant les recommandations plus ou moins fortes qu’ils recevront de la Commission, ou des États eux-mêmes.
L’ancien Parlement s’était opposé à certaines tendances très « dérégulatrices » de la Commission, à l’image de la fameuse directive Bolkestein sur les services. On peut donc s’attendre à ce que le nouveau reste prudent sur ces questions. Un certain nombre de parlementaires qui se sont illustrés sur les problèmes de santé, à l’image des Françaises Françoise Grossetête (UMP/PPE) et Bernadette Vergniaud (PS/PSE) ont d’ailleurs retrouvé leur siège dimanche soir, et devraient vraisemblablement rester actifs sur ce type de dossiers. La « droitisation » du parlement s’observera sans doute plus dans des domaines comme la sécurité, l’immigration, les relations extérieures, ou encore le vote des budgets scientifiques et médicaux, puisque de nombreux parlementaires de l’assemblée sortante souhaitaient, par exemple, que l’Union cesse de financer des programmes jugés « non éthiques », les plus extrémistes étant certains conservateurs allemands, mais aussi polonais ou irlandais.
La seconde lecture de la directive sur les soins de santé transfrontaliers, prévue cet automne, sera le premier grand « test » sur les visions du Parlement dans le domaine de l’Europe de la santé : le Parlement sortant était très favorable à cette « libre circulation des patients », en dépit des réserves de nombreux États. Il sera intéressant de connaître la position des nouveaux élus sur ce dossier crucial.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion