JOURNALISTE et patron de presse, Jérôme Bellay nous entraîne dans « le Bal des pompiers » (1), dans la garnison champenoise de Mourmelon-le-Grand, un village de 4 000 habitants et 70 bistrots, en cette année 1958 où le corps d’une jeune femme assassinée a été retrouvé après l’incendie qui a éclaté durant le bal des pompiers. Une chronique locale entre séquelles de la guerre, présence de l’armée américaine et relance de l’économie, et des portraits d’ouvriers comme de notables très réalistes.
Une fiction sans faille et une documentation fouillée sont la marque des romans de la série centrée autour de Bernie Gunther, qui a fait connaître Philip Kerr dans le monde entier. Dans « Prague fatale » (2), son héros, capitaine dans le service du renseignement SS (pour des raisons indépendantes de la volonté de ce flic antinazi de la première heure), est convoqué à Prague par le nouveau Reichprotekor de Bohême-Moravie, le général Reinhard Heydrich, pour résoudre un meurtre à huis clos. Les suspects vont des opposants tchèques aux gradés SS en passant par des espions britanniques.
« Le Papillon rouge » (3), de Sam Eastland, quatrième tome des aventures de l’inspecteur Pekkala, se situe à la même époque, quand les armées nazies pénètrent sur le territoire soviétique. La découverte d’une peinture représentant un papillon de nuit aux teintes rouges dans un avion ennemi abattu conduit Staline à soupçonner un complot allemand et à faire appel à Pekkala, qui fut l’enquêteur personnel du tsar. À la croisée de l’art et de l’histoire.
Quatrième tome également de la série best-seller de Jussi Adler-Olsen « Département V », « Dossier 64 » (4) a pour point de départ le meurtre d’une prostituée, qui conduit l’inspecteur Carl Morck et ses improbables assistants, le réfugié syrien Assad et la pétillante Rose, à exhumer un dossier datant des années 1950 : lorsque, sur la petite île de Sprögo, des femmes furent internées et stérilisées de force par des extrémistes qui prônaient la « race pure » danoise. Un livre politique où le présent répond au passé, non dénué d’humour et avec un final étonnant.
Couronné par le Prix du meilleur roman policier allemand, « Témoin des morts » (5) d’Elisabeth Herrmann, a pour héroïne une jeune femme à la profession atypique – elle nettoie les scènes de crimes – et au passé qui l’est tout autant, puisqu’elle trouve au domicile d’une femme assassinée son propre dossier d’admission dans un orphelinat de la RDA. Son enquête pour élucider le mystère de son histoire familiale éclaire l’histoire des deux Allemagne.
Andrea Camilleri n’en finit pas de mettre en scène son célèbre commissaire Montalbano. Dans « la Danse de la mouette » (6), il enquête sur la disparition de l’un de ses hommes les plus fidèles. Son flair le conduit vers une étrange zone de la côte sicilienne, qui, avec ses puits artésiens, pourrait être le plus grand cimetière de la Mafia.
Considéré comme la nouvelle voix du roman policier sud-africain, Roger Smith met en lumière, dans « le Piège de Vernon » (7), la violence sous-jacente du Cap. L’antihéros est un flic reconverti en agent de sécurité, issu des ghettos noirs qui entourent la capitale, qui laisse une fillette se noyer dans le but de manipuler ses parents, de riches Blancs occupés pendant le drame l’une avec son amant et l’autre à fumer de l’herbe. Un récit sans concession autour des mécanismes de la culpabilité ainsi que du bien et du mal dans une société où le fragile équilibre entre les communautés risque à tout moment de basculer.
(2) Éditions du Masque, 407 p., 22 euros.
(3) Anne Carrière, 373 p., 22 euros.
(4) Albin Michel, 604 p., 22,90 euros.
(5) Fleuve Noir, 463 p., 19,90 euros.
(6) Fleuve Noir, 300 p., 20,20 euros.
(7) Calmann-Lévy, 330 p., 20,90 euros.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion