DEPUIS sa généralisation fin 2008, le dossier pharmaceutique Patient a fait du chemin. Plus de 29 millions de DP ont été créés, 98 % des officines y sont connectées et les hôpitaux commencent à le développer. Désormais, de nouvelles fonctionnalités viennent s’ajouter à l’outil professionnel. Après le DP Alerte en 2010, le DP Rappel de lot fin 2011, et le DP suivi Sanitaire, c’est au tour du DP Rupture d’attendre son lancement officiel, prévu à partir du 2e trimestre 2014. Encore en phase pilote, il est expérimenté par près de 300 pharmaciens depuis la fin du mois d’août. Il a pu être mis en place grâce à l’ambition d’un groupe de travail réunissant des conseillers ordinaux des sections A (titulaires), B (industriels), C (grossistes-répartiteurs), D (adjoints), E (Outremer) et H (établissements hospitaliers), sous la coordination de Jean-Pierre Paccioni, président du conseil central B, et en présence des syndicats, de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et de la Direction générale de la santé (DGS). Son but ? Relayer l’information sur les ruptures d’approvisionnement, et ainsi permettre de trouver plus facilement des solutions pour le traitement des patients.
Le DP Rupture s’appuie sur la loi du 29 décembre 2011, dite loi Bertrand, qui stipule les obligations de chacun des acteurs de la chaîne en cas de rupture d’approvisionnement. De plus, la réglementation prévoit qu’un produit manquant plus de 72 heures doit être signalé à l’industriel détenteur de l’autorisation de mise sur le marché (AMM), à l’ARS dont dépend le pharmacien qui a lancé l’alerte et à l’ANSM via un centre d’appels.
Disponibilité des produits.
Grâce à l’interface du DP rupture qui leur est dédiée, les pharmaciens responsables des exploitants peuvent informer l’ANSM de toute rupture constatée ou anticipée et communiquer les délais de rétablissement des stocks. Ils peuvent aussi transmettre des informations aux pharmaciens via la plate-forme DP, et diffuser leur bilan trimestriel des déclarations et des actions mises en place. Du côté des pharmaciens, le DP rupture leur permet de déclarer une rupture, de connaître la disponibilité du produit et d’être informé des délais de rétablissement des stocks s’ils sont connus. Au final, le DP Rupture doit permettre une diffusion rapide et ciblée de signalement, une traçabilité de toutes les interventions et une autorégulation du système.
En à peine deux mois, 262 pharmaciens se sont montrés actifs, ainsi que 4 pharmacies à usage intérieur (PUI) et 50 exploitants représentant 80 % de la collection. Au 15 octobre, 1 944 déclarations ont été comptabilisées, en particulier dans des domaines comme les hormones systémiques (sexuelles exclues), le système nerveux et le système cardio-vasculaire. Des améliorations doivent encore être apportées au DP Rupture, afin de simplifier au maximum sa prise en main. À noter que lorsqu’un pharmacien signale un manquant via le DP rupture, l’exploitant en est informé dans les 15 minutes.
Cette nouvelle fonctionnalité devrait être fin prête et généralisée d’ici à quelques mois. Le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens ne s’arrête pas là puisqu’il travaille actuellement sur un DP Vaccination et un DP Contrefaçon.
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