François Fillon a créé la surprise en virant largement en tête du premier tour de la primaire de la droite et du centre. Le député de Paris a en effet récolté plus de 44 % des suffrages, devant Alain Juppé (28,6 %). Les deux finalistes de la primaire étaient également les favoris des pharmaciens, selon l’enquête réalisée par la société Call Medi Call pour le « Quotidien » (notre édition du 14 novembre). Toutefois, les résultats étaient très différents de ceux enregistrés dimanche dernier. En effet, les pharmaciens plébiscitaient Alain Juppé avec 32 % des intentions de vote, loin devant François Fillon avec 8,3 %. À trois jours du deuxième tour, « le Quotidien » fait le point sur les propositions pour l’officine des deux candidats encore en lice.
François Fillon
Piliers de l’officine
Même s’il défend une vision libérale, François Fillon n’entend pas remettre en cause le monopole de dispensation des médicaments et se déclare opposé à leur vente en GMS. Il se dit réticent à l’ouverture du capital des officines, jugeant important qu’il y ait une persistance de l’activité indépendante des réseaux de proximité dont fait partie la pharmacie. Quant au maillage officinal, l'ancien Premier ministre estime qu’il est le dernier atout d’une présence territoriale dense et de la présence d’un professionnel de santé.
Vision du métier
François Fillon voit dans le pharmacien un acteur central de la santé publique qui possède un rôle essentiel dans les soins de proximité. Au-delà de la dispensation des médicaments, il a, pour lui, un rôle de conseil et d’orientation. Enfin, l’officinal joue, à ses yeux, un rôle majeur dans la prévention de la santé des citoyens et dans l’éducation thérapeutique des malades.
Avenir de la profession
En ce qui concerne les nouvelles missions (notamment éducation thérapeutique, vaccination antigrippale chez l’adulte), François Fillon juge nécessaire qu’elles s’accompagnent de formations et qu’elles soient rémunérées par un honoraire. Selon lui, le pharmacien pourrait aussi avoir un rôle dans la télémédecine, dans les zones sous-dotées.
Alain Juppé
Piliers de l’officine
Alain Juppé affirme qu’il souhaite non seulement conserver et conforter le monopole pharmaceutique, mais aussi établir avec les pharmaciens un « véritable pacte de confiance ». Opposé à la vente de médicaments en grande surface, il n’est pas non plus favorable à l’ouverture du capital des pharmacies qui diminuerait la qualité des services rendus aux malades. Enfin, il défend l’idée d’une répartition harmonieuse des pharmacies sur le territoire.
Vision du métier
Pour le maire de Bordeaux, les pharmaciens sont des professionnels de haut niveau, dotés d’une formation solide et polyvalente qu’ils entretiennent tout au long de leur carrière professionnelle. Selon lui, ils sont parmi les professionnels auxquels les Français font le plus confiance.
Avenir de la profession
Alain Juppé souhaite accélérer le recours aux génériques, renforcer la prévention, le rôle d'accompagnement et de suivi du pharmacien, organiser la continuité ville-hôpital, et confier un rôle essentiel aux pharmaciens dans la télésanté et la télémédecine, dans des territoires où les médecins sont peu nombreux à s'installer.
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