Il ne tardera pas à s'exprimer (enfin) au sujet des mesures sociales qu'il compte adopter. Mais les médias l'ont devancé, qui ont publié plusieurs de ces mesures, baisse des impôts pour les bas revenus, indexation (sur l'inflation) des retraites égales ou inférieures à 2 000 euros par mois, suppression de l'ENA, recours au RIP, référendum d'initiative partagée, dans les localités, mais non au RIC, référendum d'initiative citoyenne, et diverses dispositions dont il vaut mieux attendre qu'elles deviennent officielles.
Il faut dire sans ambages que le plan social du chef de l'État n'a pas la moindre chance de convaincre les gilets jaunes, qui continuent d'occuper les ronds-points et de manifester tous les samedis. Il est certes conçu pour satisfaire les revendications les plus vigoureuses qui ont été exprimées par les participants au grand débat national, mais, avant même d'entendre ce que leur président avait à dire, les professionnels du désordre public avaient fait savoir qu'ils n'attendaient rien de lui.
Ils se limitent à réclamer son départ et la dissolution de l'Assemblée, doléance invraisemblable et donc impossible à satisfaire. M. Macron sait qu'il doit contourner l'obstacle et que, si les affrontements avec la police restent réguliers et durent trop longtemps, sa situation personnelle sera mise en cause. Cela fait des semaines que l'Élysée tente de se rapprocher des corps intermédiaires, notamment les syndicats, pour renouer le dialogue, alors qu'il avait fait de sa solitude supérieure et inébranlable l'axe de sa politique. Il a finalement compris que, si le message syndical ne passait pas, il ne pourrait pas gouverner. De sorte que, dans sa vaste stratégie pour réhabiliter sa fonction, il va faire cette année ce qu'il a refusé de faire pendant deux ans, quand, au faîte du pouvoir, il se croyait à l'abri de toutes les dissensions.
Syndicats peu enthousiastes
Secoués, humiliés par la morgue présidentielle, dépassés par le mouvement des gilets jaunes, les syndicats sont à la fois hostiles au président et peu désireux de contribuer à un retour à l'ordre. La CGT et FO, en tout cas, n'ont pas manifesté le moindre soupçon de mansuétude à l'égard de M. Macron. La CFDT, en revanche, a toujours prôné le dialogue qu'elle considère comme le moyen unique de restaurer la confiance entre gouvernants et gouvernés. Bien que son chef, Laurent Berger, n'ait cessé, ces derniers temps, d'exprimer son mécontentement à l'égard des méthodes de M. Macron, il reste en quelque sorte idéologiquement ouvert, et il sera heureux de prouver que le chef de l'État en arrive enfin à adopter ce que lui-même, Berger, préconise.
La tâche est d'autant plus compliquée que le président de la République a pratiquement organisé la révolte des corps intermédiaires. Il les a méprisés, de sorte qu'ils ont plus envie de se venger, comme on l'a vu avec le Sénat dominé par la droite républicaine, que de se rabibocher avec lui. Si on peut craindre que le jusqu'au-boutisme cégétiste récusera tout dialogue avec le président, le travail de l'Élysée et des députés de la République en marche pour faire admettre qu'ils ont changé peut, et doit, produire un résultat.
Nombreux sont ceux qui attendent que Macron périsse politiquement, et avec lui, les institutions. Mais nombreux aussi sont ceux qui ne souhaitent que l'intérêt général, lequel exige un effort permanent pour résoudre les problèmes. De sorte que, aux milliards que M. Macron va devoir trouver pour financer ses mesures sociales, s'ajoutera la réfection, lente et difficile, des liens distendus entre le pouvoir et les syndicats. Le président de la République a en tout cas montré à plusieurs reprises qu'il ne se laisse jamais abattre par l'adversité et qu'il tente toujours de reconquérir le terrain perdu.
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