Moi, Ahmad Ahmad, ancien comptable de Benghazi reconverti dans la guerilla, je roule à tombeau ouvert sur la mince ligne de bitume qui, du Nord au Sud, sépare le sable de l’eau et, d’Est en Ouest, sépare la vie de la mort. Je cherche mon ennemi jusqu’à ce point ultime où tombe sur mon véhicule une pluie de feu et de fer qui me force à rebrousser chemin. Je ne vois jamais Kadhafi ni même ses sbires. Je fais des allers-retours à couper le souffle entre Ras Lanouf et un lieu à l’est de Syrte où m’attend l’artillerie du despote. Je me bats contre le vent de sable, la crasse, la soif. Je me bats contre le désert indifférent à ma cause comme il l’est depuis toujours à toutes les causes. Je me bats contre le soleil, la chaleur du jour, le froid de la nuit. Contre la distance et le temps. Je rêve de Syrte et, dans mon songe éveillé, j’y creuse des oasis et y plante des forêts. J’ai encore l’espoir de transformer le silence hostile du désert en silence complice de la paix.
HUMEUR
Le rivage des Syrtes
Publié le 31/03/2011
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2824
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