Le romarin est un arbuste toujours vert de la garrigue méditerranéenne bien connu de tous pour ses vertus condimentaires, aromatiques et médicinales. Les rameaux denses et dressés portent des feuilles étroites à bord replié vert foncé sur le dessus et vert blanchâtre sur le dessous. Les fleurs bleu clair ou lilas pâle sont disposées à l’aisselle des feuilles.
Les indications du romarin sont clairement annoncées au XIIIe siècle par Ibn Al Baytar en médecine arabo-persane « il provoque l’écoulement de l’urine et des règles, résout les obstructions du foie et de la rate, il purifie les poumons, il est utile dans la toux, l’asthme, l’ascite et l’hydropisie (rétention d’eau) ».
Une autre indication apparaît au XVIe siècle, celle de « l’eau de la reine de Hongrie », un distillat obtenu avec un macérat alcoolique de fleurs dont l’efficacité est vantée par la reine Isabelle qui fut guérie des rhumatismes et des crises de goutte. Au XXe siècle, le romarin macéré dans du vin chaud est appliqué en cataplasme sur les articulations douloureuses ou pris en gargarisme contre les maux de gorge.
Les premières distillations du romarin pour l’obtention de l’huile essentielle remontent au XIVe siècle à Montpellier. Au XXe siècle, Valnet la conseille dans les infections, les douleurs musculaires, les affections hépatiques et digestives, l‘asthénie et l’impuissance,
Un puissant antioxydant
Les feuilles renferment des diterpènes phénoliques (carnosol, rosmanol), des acides phénols (acides rosmarinique et caféique), des flavonoïdes (circimarine) et une huile essentielle (a-pinène, camphre, verbénone, 1,8-cinéole, acétate de bornyle, camphène).
Les propriétés sur la sphère hépato-rénale ont été bien démontrées : cholérétique, hépatoprotecteur in vivo et in vitro vis-à-vis de toxiques comme le tétrachlorure de carbone ou le t-butylhydroperoxyde, diurétique chez le rat en aigu et en chronique et antiradicaux libre. Cette action antioxydante due au carnosol et aux dérivés méthoxylés du rosmanol est puissante vis-à-vis d’hépatocytes soumis à des radicaux libres. Cette découverte récente était pourtant mentionnée par Ibn al Baytar qui rapporte que les chasseurs se servaient du romarin pour conserver leur gibier !
Des effets anti-inflammatoires mis en évidence dans l’œdème à la carragénine et une action antiulcéreuse démontrée chez le rat recevant de l’indométacine montre l’intérêt de la phytothérapie : anti-inflammatoire sans effet ulcérogène, bien au contraire, d’où son intérêt dans les douleurs articulaires et musculaires. La distillation du romarin fournit selon les biotopes des huiles essentielles chémotypées : romarin à la verbénone pour les affections intestinales virales, le romarin au camphre pour les contractures musculaires et le romarin au cinéole pour les affections ORL.
Du bon usage des plantes qui soignent (2018) Fleurentin J., Éditions Ouest France, 380 p. www.ethnopharmacologia.org
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