EN MARGE de la présentation des dernières statistiques de la démographie pharmaceutique rendues publiques la semaine dernière (voir notre précédente édition), Alain Delgutte, président de la section A (titulaires) du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, a exposé les résultats d’une étude rétrospective sur le nombre et les causes de fermeture des pharmacies ces cinq dernières années.
Depuis 2008, 500 officines de pharmacie ont baissé définitivement le rideau en France. « Un phénomène d’autant plus inquiétant qu’il semble s’accélérer. De 50 fermetures par an, en moyenne, avant 2008, le rythme est passé à plus de 100 par an depuis 2010 », a-t-il expliqué. Les régions les plus touchées sont la Haute-Normandie (+ 5 %) et l’Ile-de-France (+ 4 %), tandis que l’Alsace et la région PACA sont, au contraire, relativement épargnées. L’Alsace en raison d’un droit local qui fixe le quota d’installation à une officine pour 3 500 habitants au lieu de 2 500 sur le reste du territoire français, la région PACA, grâce la forte attractivité de la région qui préserve une démographie favorable. Quant aux circonstances de ces fermetures, 100 % d’entre elles ont eu lieu dans une zone surnuméraire au regard des quotas démographiques, explique en substance le président de la section A ; 29 % de ces officines ont disparu dans des communes de moins de 2 500 habitants et 51 % dans des villes de plus de 10 000 habitants. À noter également que 35 communes ont perdu définitivement leur dernière officine. Sur quel mode les fermetures s’opèrent-elles ? « Contrairement à l’idée reçue, la liquidation n’est la voie choisie que dans 9 % des cas », souligne Alain Delgutte. Tandis que la cession de clientèle (45 % des fermetures), la restitution de licence (36 %) et la voie du regroupement (10 %) constituent le reste des occurrences.
Enfin, parmi les facteurs susceptibles d’avoir provoqué ces « baissers de rideau » définitifs, il faut noter d’abord l’impact du départ des prescripteurs, notamment dans le cadre d’implantation de maisons de santé, le contexte économique général, et celui particulier de l’officine, ou encore les restructurations urbaines. Pour Alain Delgutte, qui rend compte de l’inquiétude du Conseil de l’Ordre face à cette tendance, la vigilance est de mise sur la desserte territoriale : « nous avons lancé l’alerte auprès des pouvoirs publics pour inclure la pharmacie dans l’analyse de l’offre de soins au niveau territorial », précise-t-il.
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