Le substitut du bisphénol A encore plus nocif pour la santé ?

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Publié le 18/07/2019

bsiphénol S
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L'interdiction du bisphénol A, notamment présent dans les biberons en plastique, a contraint les industriels à le remplacer par d'autres composés chimiques. L'un de ses principaux substituts, le bisphénol S, serait encore plus dangereux pour la santé, selon une équipe de chercheurs toulousains.

A-t-on remplacé le bisphénol A (BPA) par un composé chimique encore plus nocif pour la santé humaine ? C'est en tout cas ce que semble démontrer une étude conduite par des chercheurs toulousains, en collaboration avec les universités de Montréal et de Londres et publiée dans la revue « Environmental Health Perspectives ». Les scientifiques ont étudié les effets du bisphénol S (BPS), l'un des substituts le plus souvent employés depuis l'interdiction du BPA, sur l'organisme de porcelets. L'objectif était notamment de mesurer la présence de BPS dans le sang des animaux et son impact sur les fonctions gastro-intestinales. Conclusion : les propriétés oestrogéno-mimétiques du BPS sont « similaires » à celles du BPA mais en plus « la quantité de BPS ingérée accédant à la circulation sanguine générale est environ 100 fois supérieure à celle du BPA », précise Véronique Gayrard, membre de l'équipe toulousaine.

Auparavant présent dans les biberons en plastique, le BPA (voir article « abonné ») a été interdit par l'Union européenne en 2011. L'année suivante, la France décidait de suspendre « la fabrication, l’importation, l’exportation et la mise sur le marché de tout conditionnement, contenant ou ustensile comportant du BPA ». Depuis la prise de ces décisions, mais aussi pour des raisons techniques et économiques, les industriels utilisent principalement le BPS comme substitut. En 2017, l'Agence européenne des Produits chimiques (ECHA) a d'ailleurs préconisé le recours au BPS, classant dans le même temps le BPA dans la liste des « substances extrêmement préoccupantes ». Si les données toxicologiques sont « encore insuffisantes », ces derniers résultats pourraient « permettre d’éviter une substitution regrettable », estime Véronique Gayrard.