CES DÉCISIONS appellent plusieurs commentaires. En l’absence de toute restitution aux contribuables, la taxe carbone apparaissait comme un châtiment infligé au citoyen, certes pollueur, mais non pas responsable de la pollution résultant du système économique et industriel auquel il est soumis. Dès lors que le produit de la taxe sera redistribué, cette critique disparaît. Mais elle en fait naître d’autres : Michel Rocard, lorsqu’il a créé la CSG, n’a certes pas fait plaisir à ses concitoyens, mais il a sauvé le filet social pour une quinzaine d’années supplémentaires. S’il a pensé à une taxe de 32 euros, c’est parce que la lutte contre la pollution implique que la France y mette les moyens ; d’où l’idée qu’une taxe à 17 euros ne va pas significativement réduire le réchauffement climatique. Cette critique est diamétralement opposée à celle qui dénonçait un alourdissement de la fiscalité, mais elle va sûrement permettre à l’opposition, notamment chez les Verts, d’attaquer le gouvernement.
Cela dit, la lutte en faveur de l’environnement est vouée à l’échec si elle ne repose que sur une nouvelle taxe. C’est une chose de réformer le système fiscal en profondeur, de manière à dégager de l’argent pour la dépollution, tout en gardant un niveau de prélèvements inchangé, c’en est une autre de créer de nouvelles recettes qui vont empêcher le retour à la croissance dans un pays où 55 % de la richesse produite chaque année sont confisqués par les prélèvements obligatoires. Il ne faut pas donner à l’écologie l’image du père Fouettard ; ce serait désastreux du point de vue de la psychologie des masses, ruineux en termes de croissance, écœurant pour le citoyen. L’environnement mérite mieux que le rôle accablant que lui destinent les intégristes. Il vaut mieux faire de l’écologie dans la bonne humeur. De ce point de vue ni les achats de droits à polluer ni les taxes supplémentaires ne semblent utiles ou positives.
La fiscalité, c’est idiot.
Il faut partir d’un principe simple : l’humanité conduit la planète à sa perte, mais c’est pas la faute de l’individu. Il suffit de respirer pour produire du CO
La taxe carbone est donc acceptable, au final, parce qu’elle sera remboursée. Mais le gouvernement ne doit pas mélanger deux problèmes : la défense de l’environnement et les déficits sont deux notions qui n’ont rien en commun. L’écologie ne se développera que si l’on crée en environnement post-industriel qui repose sur le respect de la nature. C’est en ce sens qu’elle sera une richesse et qu’elle créera des emplois. Les déficits et la dette publique ne diminueront que si l’on augmente les impôts des revenus les plus élevés. C’est, plus que jamais, le moment d’une grande réforme fiscale abolissant toutes les niches qui enrichissent les fortunés et appauvrissent le gouvernement, soutenant la défense de la nature, supprimant à la fois l’impôt sur la fortune et le bouclier fiscal.
Même la bataille sur les bonus n’a pas beaucoup de sens. On part du principe qu’il faut réduire les écarts entre les revenus. Cette réduction peut être obtenue par le plafonnement des gains (c’est à lui qu’on pense). Elle serait plus efficace si on laissait les gens gagner ce qu’ils veulent, pour autant qu’ils paient des impôts en conséquence.
› RICHARD LISCIA
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