LES ADJOINTS sont particulièrement attentifs aux évolutions qui marquent la profession. Jérôme Paresys-Barbier et Serge Caillier, respectivement président et vice-président de la section D (adjoints) de l’Ordre des pharmaciens, sont venus en témoigner, lors du 5e Forum des pharmaciens, à Nice, en novembre dernier. « Il y a un an, se posait la question de l’ouverture du capital. Le jugement communautaire a donné satisfaction, mais le risque n’est pas totalement écarté », indique Jérôme Paresys-Barbier. Il mesure le chemin parcouru depuis quelques années. « Désormais, nous sommes intégrés aux discussions. Les adjoints sont là, ils sont partie prenante. Il faut les écouter. Ils en ont assez de trépigner », affirme le président de la section D. Ainsi, précise t-il, les adjoints ont participé aux négociations sur les sociétés d’exercice libéral (SEL) et les sociétés de participation financière des professions libérales (SPF-PL). « Selon les textes, les adjoints pourront entrer dans les holdings. Mais il reste des verrous que nous essayons de faire sauter », explique Serge Caillier.
La question de la transmission intéresse, des milliers de titulaires étant amenés à partir en retraite dans les années à venir. Différents schémas vont pouvoir se mettre en place. « Soit l’adjoint est coassocié. Il passe cotitulaire en prenant 20 à 30 % des parts. Soit il y a maintien du statut de salarié », rappelle Serge Caillier. Comme l’ensemble de la profession, les adjoints sont impatients de voir la parution des décrets permettant d’améliorer les dispositifs de transmission des entreprises. Ils veulent aussi répondre présents sur les nouvelles missions. « Nous pouvons en être un des piliers. Les bases sont là, nous sommes en situation de faire du bon travail », assure Jérôme Paresys-Barbier.
Une meilleure rémunération.
La section D milite pour que l’adjoint prenne les habits du pharmacien correspondant au sein des EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). « Cette mission n’est réservée à aucune catégorie de pharmacien. Vous pouvez très bien être salarié à mi-temps et la prendre en charge », estime Jérôme Paresys-Barbier. Et de prévenir : « Il serait préférable que l’officine qui fournira les médicaments ne soit pas celle où exerce l’adjoint. C’est plus sain et plus transparent. »
L’Ordre soutient les revendications de portée économique, dans ce contexte. « On ne pourra pas rendre des services complémentaires sans qu’il n’y ait pas de moyens derrière », argumente le président de la section D. Il précise d’ailleurs que des structures mutualistes, et même l’Assurance-maladie, s’intéressent à ce nouveau service rendu par le pharmacien. Beaucoup plaident aujourd’hui pour une évolution de la rémunération qui prenne en compte l’acte pharmaceutique. Dans ce cas, selon Serge Caillier, il faudrait que cela se répercute également sur le salaire de l’adjoint.
Le responsable ordinal entrevoit d’autres évolutions possibles du métier. « On doit renforcer la coopération entre professionnels de santé. Il faut inventer de nouvelles manières de se rencontrer », propose t-il. Aussi, le pharmacien pourrait être mis en relation avec le médecin, à distance, par téléconférence. Il pourrait ainsi finaliser sa prescription, en présence du patient. Là encore, l’adjoint pourrait être aux avants postes. Une nouvelle façon d’envisager son métier et de le valoriser. Et Jérôme Paresys-Barbier d’avertir : « Ceux qui veulent faire de la pharmacie un commerce doivent arrêter tout de suite ! »
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