« LES GROSSISTES-RÉPARTITEURS se débrouillent tant bien que mal face à la pénurie de carburant, c’est-à-dire qu’ils font le plein quand ils trouvent de l’essence, que ceux qui font habituellement trois tournées quotidiennes en éliminent une. Une vingtaine de départements ont fait remonter leurs difficultés, mais jusqu’alors aucun ne m’a dit qu’il n’avait plus d’essence », explique Emmanuel Déchin, secrétaire général de la Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique (CSRP).
La poursuite du mouvement aurait nécessairement des conséquences telles que des ruptures d’approvisionnement. Le problème réside non seulement dans la pénurie d’essence qui entraîne des difficultés pour se ravitailler, mais aussi dans le blocage de certains axes et stations services de certaines villes, empêchant ravitaillement et livraison. En outre, la pénurie touche également les laboratoires pharmaceutiques, faisant parfois appel à des transporteurs, eux-mêmes confrontés à ces difficultés, qui ont prévenu certains grossistes-répartiteurs en début de semaine dernière qu’ils ne pourraient plus les livrer d’ici quatre à cinq jours en l’absence d’un déblocage.
« Dans les départements qui mettent en place un plan hydrocarbure, nous faisons partie des professions prioritaires pour s’approvisionner en carburant, mais certains grossistes-répartiteurs éprouvent parfois des difficultés à être reconnus comme prioritaires », ajoute le secrétaire général de la CSRP.
Stock de carburant.
Mais tous les établissements ne sont pas égaux face à une telle situation de blocage. Les grandes agences possèdent généralement des cuves d’essence permettant de s’approvisionner pendant un temps donné. C’est le cas notamment de l’OCP, dont une trentaine d’agences (sur 46) est équipée de ce type de cuves. « À ce jour, nous avons comme tout le monde quelques petits soucis pour passer à certains endroits mais toutes les tournées ont été effectuées. Notre réseau logistique est concentré autour de gros établissements qui ont intégré des stocks de carburant, permettant selon le cas de tenir entre deux semaines et quatre mois. Nous avons néanmoins une petite angoisse pour nos agences de petite taille qui n’ont pas ces stocks de carburant. Nos directeurs d’établissement sont en contact deux fois par jour avec les agences régionales de santé (ARS) afin d’être bien identifiés comme prioritaires si la situation perdure et qu’un plan hydrocarbure se met en place dans leur zone. Ce sont les ARS, nos autorités de tutelle, qui peuvent indiquer aux préfectures quelles sont les professions prioritaires », précise Jean-Luc Delmas, directeur de la communication institutionnelle et des affaires publiques de l’OCP.
Par ailleurs, certains laboratoires sont entrés en contact avec le grossiste-répartiteur, pour trouver des solutions afin de réduire le nombre de livraisons en augmentant la taille des commandes. Quant à réduire le nombre de ses tournées, l’OCP pourrait l’envisager en l’absence de déblocage dans les quinze jours.
Les sept grossistes-répartiteurs présents en métropole distribuent chaque jour 6,5 millions de boîtes de médicaments aux plus de 22 000 pharmacies du pays à partir de 183 centres répartis sur le territoire.
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