On a voulu voir, dans la séquence des gilets jaunes, phénomène dont personne ne peut minimiser la gravité, la fin d’une époque, sans se demander si, en dépit des changements qu’elle impose dans le fonctionnement de la société française, elle ne peut pas être close par la simple application des principes démocratiques qui fondent nos institutions. Le mouvement a été alimenté par des revendications dont il serait absurde de nier la force et la légitimité mais qui a été gâché par la violence, l’ignorance des réalités économiques et sociales et l’excès même de son absolutisme.
La première remarque est que le président de la République a été élu sur un programme, celui des réformes, dont il a dit clairement qu’il ne conviendrait pas aux Français et contre lequel il savait qu’ils se révolteraient. Il a tenté de contourner la colère populaire en la prenant de vitesse et sans être retardé par des négociations avec les syndicats. L’insurrection des gilets jaunes a sans doute freiné, peut-être bloqué les réformes, mais elle a aussi produit un effroi, un malaise, une crainte qui ne pourront que s’exprimer dans les urnes : ceux des Français qui ne disent rien aujourd’hui voteront pour la stabilité.
La deuxième remarque est que les difficultés rencontrées par les gilets jaunes dans leur vie quotidienne les ont conduits à introduire dans leur discours les éléments de langage véhiculés par les réseaux sociaux, par l’extrême droite et par l’extrême gauche. Langage qui équivaut à une falsification de vérités profondes : la France est l’un des pays les plus égalitaires du monde, les prélèvements sociaux et les impôts assurant un rapprochement entre les niveaux de vie des diverses classes. La Ve République est une démocratie, ce n’est pas un régime autoritaire et encore moins arbitraire. Les réformes n’ont pas pour dessein obscur de laminer les pauvres, elles permettront à terme de leur donner plus de chances d’améliorer leur sort, par une qualification professionnelle meilleure, par des investissements créant des appareils de production, donc des emplois, par une plus grande compétitivité industrielle.
La troisième remarque est que notre endettement, d’une hauteur comparable à la production nationale de richesses pendant une année et exigeant un financement qui maintient la pression fiscale à un niveau trop élevé, constitue un plafond naturel à toutes les revendications irréalistes. Nous ne sommes pas une nation inégalitaire, mais nous ne pouvons pas continuer à financer par l’emprunt la lutte contre les inégalités. Ce qui devrait suffire à détourner l’opinion publique des promesses fallacieuses des partis politiques prospèrant sur un discours illusoire. Ils mentent.
Mauvais exemples
Il suffit de voir que, aux Etats-Unis, le populisme au pouvoir a déclenché de nombreuses crises, commerciale, économique, diplomatique, et même une crise des droits de l’homme, qui ne se seraient pas produites si Donald Trump avait perdu les élections de 2016. Les Italiens se sont donné un gouvernement qui associe populistes et néo-fascistes, ne cesse de triompher sur les tréteaux mais rencontre des obstacles considérables. Il n’est pas non plus difficile de démontrer que le choix du Brexit par les Britanniques les a divisés au-delà de tout ce qu’ils pouvaient imaginer. En Pologne, le pouvoir, qui s’appuie sur des valeurs obsolètes, comme la bigoterie, le chauvinisme et l’autoritarisme, est vivement contesté, surtout depuis qu’il a tenté, vainement, de s’en prendre à la Cour suprême et que le maire de Gdansk, un grand démocrate, a été assassiné par un déséquilibré que le discours de haine généralisé a conduit au crime. En Hongrie, Viktor Orban, qui surfait sur la vague populiste, a fait naître une opposition rassemblant des démocrates lassés par son antisémitisme, son intolérance et sa xénophobie.
Il n’est pas impossible que, au terme de cette période particulièrement troublée, le pouvoir cède, ou renonce. Mais on lui a fait un procès scélérat, auquel les forces vives qui assurent la vitalité économique du pays ne se sont pas suffisamment opposés..
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