Comment notre métier va-t-il évoluer demain ? Allons-nous vers un modèle libéral qui prône l’ouverture du capital, du monopole et la liberté d’installation ? En tout cas, ce n’est pas ce que veulent les pharmaciens, qui défendent bec et ongle les trois grands piliers qui régissent la profession. « Zéro capitaux ! Pas un centime ne doit venir de l’extérieur de la profession ! Si on ouvre la porte aux investisseurs financiers, elle ne se refermera jamais », martèle Gilles Bonnefond, lors des 8e Rencontres de l’USPO, en rappelant que les biologistes s’en mordent encore les doigts.
Le président de l’USPO reste tout aussi ferme en ce qui concerne le maillage territorial et le monopole pharmaceutique. « Tout médicament doit être vendu en pharmacie. Jamais en dehors », affirme-t-il. Toutefois, il faut se préparer à des évolutions de la profession, qui ne pourra plus se baser sur le mode de rémunération actuel.
« Notre monopole est régulièrement grignoté, le générique sera de moins en moins rémunérateur et on observe une réduction mécanique du nombre d’officines, constate également Lucien Bennatan, président du groupe PHR. Il faut donc aller vers d’autres moyens de rémunération, développer le monopole intellectuel. » Par cela, le président de PHR entend que les pharmaciens doivent s’investir dans tout ce qui touche à l’accompagnement des patients. « Les Français souhaitant de plus en plus rester chez eux, la prise en charge en ambulatoire va se développer, il y aura de plus en plus de transferts de l’hôpital vers la ville. » Ces évolutions sont une opportunité pour accentuer le rôle de professionnel de santé du pharmacien : gérer les traitements, faire de la prévention, du dépistage… et même, devenir un coach de santé comme il en existe dans certaines provinces du Canada.
Une rémunération à la hauteur
Toutefois, ces nouvelles missions devront être assorties d’une véritable rémunération qui devra « devenir plus qu’un complément car les marges se resserrent, les génériques cesseront un jour », prévient Brigitte Bouzige, vice-présidente de l’USPO. Selon Lucien Bennatan, « en 2020, les honoraires des services liés aux soins conventionnés représenteront un tiers de notre rémunération. Idem pour les services hors convention ».
Aussi, Gilles Bonnefond souhaite que l’on arrête d’organiser le soin autour de la prescription. « On oblige les gens à aller à l’hôpital (ou chez le médecin, ndlr), pour avoir un permis de remboursement. Pourquoi le patient serait-il pénalisé (financièrement) lorsqu’il va voir le pharmacien qui peut lui délivrer les mêmes médicaments que le médecin (avec une durée de prescription moindre) ? Les médicaments conseillés par le pharmacien devraient pouvoir, dans certaines conditions, être pris en charge financièrement », propose-t-il.
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