SOUMIS depuis le début de cette année à des mesures de rigueur particulièrement drastiques prises au nom du sauvetage financier de l’assurance-maladie, les pharmaciens allemands découvrent, six mois plus tard, que la situation financière de cette dernière est bien meilleure que prévu, et même excédentaire : ils réclament, de ce fait, la fin des mesures d’urgence qui déstabilisent selon eux gravement leurs officines.
Les pharmacies doivent ainsi consentir, depuis le 1er janvier, un « rabais » de 2,05 euros par boîte de médicament prescrit aux caisses de maladie, et ont subi en outre de plein fouet les augmentations des taxes sur les grossistes, que ces derniers ont répercuté sur les conditions de vente aux officines, mettant ainsi en difficulté nombre d’entre elles. Or, alors que le gouvernement expliquait en octobre dernier, lorsque ces mesures ont été prises, qu’il fallait combler un déficit estimé, pour fin 2011, à 11 milliards d’euros, la reprise économique combinée à une forte baisse des prescriptions et une évolution très modérée des dépenses médicales a totalement bouleversé ces prévisions : au 31 mars 2011, selon les chiffres définitifs publiés il y a quelques jours, l’assurance-maladie affiche un excédent d’un milliard et demi d’euros. « Il n’y a donc plus aucune raison de nous imposer la poursuite de ce plan d’austérité drastique », estiment désormais les syndicats de pharmaciens, qui rappellent que, rien qu’entre janvier et mars 2011, 52 officines ont déjà fermé dans le pays, chiffre symbolique de la crise traversée par beaucoup d’entre elles. Rien que l’augmentation des rabais, passés à 2,05 euros contre 1,75 euro l’an dernier, et encore moins les années précédentes, a fait économiser 46 millions d’euros aux caisses au premier trimestre… sommes dont elles n’ont pas véritablement besoin pour assurer leur équilibre. Fort de ces arguments, les pharmaciens vont donc se mobiliser pour obtenir l’arrêt de cette ponction, qui n’a, selon eux, plus aucune raison d’être. Ils rappellent, de plus, que leurs projets économiques, notamment en matière de gestion concertée des prescriptions avec les médecins, pourraient faire économiser deux milliards à l’assurance-maladie… et ce chaque année, si le gouvernement donnait son feu vert à la mise en place d’une telle politique.
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