Le plus souvent, quand les patients vont à l’officine pour obtenir leur traitement, ce sont eux à 56 % qui demandent une boîte à aiguilles au pharmacien. Dans 29 % des cas, le pharmacien propose la boîte et dans 15 %, il leur remet une boîte parce que l’ordonnance du médecin le stipule. Quand la question est posée aux pharmaciens, ils répondent à 56 % proposer la boîte à aiguilles systématiquement et 28 % de temps en temps. Le deuxième baromètre IFOP-DASTRI sur les pratiques des usagers de la filière DASRI (déchets d’activités de soins à risques infectieux), présenté jeudi, dévoile que tous les pharmaciens (99 %) se sentent investis d’un rôle de sensibilisation et d’accompagnement des patients en autotraitement. C’est pourquoi 96 % d’entre eux expliquent à leurs patients où rapporter leur boîte pleine et 91 % comment gérer ces déchets spécifiques.
Des scores bien plus élevés que pour les médecins, à qui l’institut de sondage a posé les mêmes questions en avril dernier. L’implication des pharmaciens est nette pour les patients qui indiquent qu’il est le principal vecteur d’information sur les DASRI et la première personne à leur avoir précisé quoi faire de leurs déchets. « Après le pharmacien (40 % des réponses), les usagers citent le médecin spécialiste (15 %), l’association de patients (14 %), le médecin généraliste (12 %) », souligne Adeline Merceron, directrice d’études du département Opinion et stratégies d’entreprise à l’IFOP. Pour 10 % d’entre eux, ils ont cherché eux-mêmes l’information.
Une habitude
Du côté des patients, la façon d’éliminer ses DASRI est de mieux en mieux connue et la gestion de ces déchets est devenue une habitude chez 90 % d’entre eux. Ils sont 80 % à plébisciter la distribution des boîtes à aiguilles par les pharmaciens. Cependant, 33 % le vivent comme une contrainte et 30 % n’aiment pas aborder le sujet. Ils sont 59 % à regrouper leurs DASRI au quotidien et à les stocker dans un contenant dédié et 25 % les rapportent en pharmacie. S’ils sont trois points de moins que l’an passé, 12 % des usagers continuent à les jeter dans la poubelle des ordures ménagères. Christophe Touchet, diabétique de type 2 depuis trente ans et fondateur des boulangeries-pâtisseries Eugène, proposant des produits dédiés aux diabétiques, souligne un défaut de communication sur le problème. « Je gère facilement mes déchets quand je suis chez moi, mais en dehors c’est compliqué. J’ai pris conscience il y a peu du problème de jeter à la poubelle. Sur une chaîne de traitement des déchets, un agent qui se pique, c’est une trithérapie immédiate, test trois moins plus tard et c’est psychologiquement lourd. »
L’enquête montre également que lorsque les usagers ne sont pas chez eux, 41 % emportent leur boîte à aiguilles avec eux et 47 % conservent leur DASRI pour les rapporter chez eux. C’est la pratique d’Alizée Agier, championne du monde de karaté (catégorie -68 kg) qui a découvert son diabète de type 1 il y a deux ans. « J’ai toujours une pochette avec moi, avec tout ce dont j’ai besoin à l’intérieur et où je remets tout ce que j’utilise, je fais le tri quand je rentre chez moi. »
Campagne de communication
Depuis deux ans que les boîtes à aiguilles jaunes à couvercle vert ont été lancées par DASTRI, les usagers les apprécient et ils sont désormais 72 % à les utiliser (+9 points). Un succès confirmé par Laurence Bouret, déléguée générale de DASTRI, qui annonce que plus de 4,5 millions de boîtes à aiguilles ont été distribuées par le réseau officinal, en métropole et Outre-mer. Elle rappelle que les pharmaciens ont l’obligation de distribuer les boîtes à aiguilles aux patients concernés mais la participation à la collecte reste volontaire. Actuellement, 14 509 officines font office de collecteurs et représentent 92 % des points de collecte. « De janvier à août 2015, 475 tonnes de déchets ont été collectés par la filière, soit 62 % de la production des patients. C’est un bon résultat puisque nous avons atteint l’objectif fixé avec plus d’un an d’avance, mais nous restons concentrés sur les territoires où les chiffres doivent s’améliorer », en particulier en Île de France (43 % de collecte) et en Corse (11 %). C’est pourquoi une nouvelle campagne de communication se déploie sur Internet, à la radio (France Bleu) et par voie d’affichage de manière locale et ciblée. « Il y a encore 12 % des patients qui n’ont pas adopté le geste DASTRI, déplore Antoine Audry, président de DASTRI. Nous travaillons donc sur des actions de proximité et très ciblées afin de les atteindre, ainsi que leur famille. »
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion