« Les pharmacies présentent le maillage territorial optimum. Leurs atouts sont la proximité avec les patients, de recevoir sans rendez-vous, de proposer une disponibilité, des horaires d'ouverture, des compétences, une déontologie, affirme Amélie Dumont, présidente d'Hospivia Artois. Les pharmaciens sont les premiers acteurs de santé, ils ont la connaissance des patients, de leur famille, tiennent un rôle essentiel dans la coordination des soins. »
C'est pour rappeler le rôle du pharmacien dans le virage ambulatoire, alors que se créent les Groupements hospitaliers territoriaux (GHT), qu'Amélie Dumont, pharmacienne à Lens (Pas-de-Calais) a invité, fin septembre, pharmaciens, médecins, infirmier(e)s et kinésithérapeutes du bassin à une réunion débat. Des médecins hospitaliers et des élus locaux ont participé à une table ronde, face à une soixantaine de libéraux, réunis à l'hôpital de Béthune (Pas-de-Calais).
Les GHT ont été créés par la loi Hôpital, patients, santé et territoire (HPST) ont rappelé Sophie Sergent, pharmacienne à Liévin, administratrice à l'URPS, et André Flajolet, maire de Saint-Venant, ancien député et un des rapporteurs de cette loi. Le GHT de l'Artois sera un des plus gros de France, sur un bassin de plus d'un million d'habitants, regroupant les hôpitaux de Lens, Béthune, La Bassée et Hénin-Beaumont. « Des regroupements d'établissements pour permettre aux patients d'avoir accès aux soins les meilleurs. »
« Il s'agit d'élaborer un projet médical commun entre les établissements », précise Alain-Eric Dubart, chef des Urgences à l'hôpital de Béthune. Car « les hôpitaux ne doivent plus être concurrents, mais complémentaires. Il est important pour les populations d'avoir une offre complète de soin sur le territoire », souligne Olivier Gacquerre, maire de Béthune.
Certes, approuvent Amélie Dumont et Sophie Sergent, en rappelant que la loi a défini trois acteurs majeurs pour la santé : le monde hospitalier, les professionnels libéraux et le médico-social. « Le pharmacien a un rôle pivot d'interlocuteur à la sortie du patient de l'hôpital. Il lui faut anticiper au maximum pour satisfaire les besoins du patient. Mais comment le faire quand le pharmacien n'est pas identifié par l'hôpital, quand le patient sort, le samedi après midi, sans ordonnance ni rendez-vous avec son médecin, quand les hôpitaux n'ont pas d'informatique commune, pas plus avec les libéraux de ville ? Comment savons-nous, dans le cadre du GHT, qui fait quoi sur tel patient ? »
« Le virage ambulatoire a une pertinence économique, il permet au patient de rentrer chez lui, plutôt que rester à l'hôpital, rappelle Alain-Eric Dubart. On le pratique beaucoup en chirurgie, on y vient en médecine. » « Mais qui, en ville, organise le retour en cas de complication ? », s'interroge Henri Bensoussan, chef anesthésiste à la polyclinique Riaumont. Selon ce médecin, « le pharmacien est le premier à voir le patient qui souffre, il doit être formé à la douleur ».
Après la table ronde, le public est intervenu. Les pharmaciens ont notamment demandé à être identifiés dès l'hospitalisation d'un de leurs patients, pour pouvoir le prendre en charge ensuite, et éviter d'être court-circuités par les prestataires. Hospitaliers, élus, et monde médico-social se sont montrés convaincus du rôle de coordinateur du pharmacien. Il reste un an aux GHT pour définir leur projet médical, le temps « pour le politique de mettre en œuvre le rôle de coordination du pharmacien ? »
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