LA FÉDÉRATION des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) ne se dit pas opposée à l’expérimentation de dispensation à l’unité de certains antibiotiques envisagée par la ministre de la Santé. Son président, Philippe Gaertner, indique ainsi qu’il soutiendra cette mesure, à partir du moment où elle défend un intérêt de santé publique. Toutefois, il attend la mise en place d’un protocole encadrant cette dispensation et une rémunération pour les pharmaciens en contrepartie. En revanche, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) se déclare défavorable à cette disposition. « Les pharmaciens ne sont pas responsables du gaspillage et les causes de l’antibiorésistance sont plus à rechercher dans les arrêts prématurés de traitement par les patients », explique Gilles Bonnefond. Pour le président de l’USPO, « la délivrance à l’unité ne réglera pas le problème de l’observance et les patients stockeront du vrac au lieu de boîtes. Cette mesure n’apporte aucune amélioration ni pour la santé, ni pour les économies. »
L’Ordre des pharmaciens pense aussi que la principale cause de gaspillage est la non-observance des traitements. Sa présidente, Isabelle Adenot, observe d’ailleurs que dans des pays où la dispensation unitaire existe déjà (Canada, Colombie-Britannique), la quantité de médicaments non utilisés collectés est également importante.
De leur côté, les industriels ne semblent pas non plus convaincus de l’intérêt de la mesure. « L’intention est louable, mais le moyen n’est pas du tout adapté », estime ainsi le président du LEEM, Patrick Errard. Mieux vaut, à ses yeux, miser sur l’éducation des patients et la lutte contre le mésusage. D’ailleurs, souligne-t-il, « les conditionnements qui sont décidés par la Haute autorité de santé sont généralement adaptés à la prescription et à la durée du traitement ».
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