COUP DE TONNERRE. La commission des Affaires sociales du Sénat, chargée d’examiner le projet de loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) adopté par les députés mi-mars, est revenue sur le principe du pharmacien de coordination. Le texte sur lequel les sénateurs plancheront à partir de demain ne fait en effet plus du tout mention de ce nouveau statut. Cette partie du projet de loi a même été complètement réécrite (voir encadré). Certes, dans la nouvelle version, les officinaux peuvent encore renouveler des traitements aux malades chroniques, mais cela ne s’inscrit plus dans le cadre de coopérations entre professionnels de santé. Les membres de la commission des Affaires sociales ont également décidé d’ôter la possibilité aux pharmaciens d’ajuster, au besoin, la posologie et d’effectuer des bilans de médications.
Dispenser la pilule.
Autres missions auparavant accordées aux officinaux et écartées par la commission : la possibilité de participer à des actions de prévention et de dépistage. À la place, la nouvelle mouture autorise les pharmaciens ayant suivi une formation spécifique à dispenser, dans certaines conditions, une pilule œstroprogestative. Une idée qui séduit modérément les organisations professionnelles qui n’étaient pas particulièrement demandeuses de cette disposition.
La commission des Affaires sociales a, par ailleurs, maintenu la contribution des pharmaciens aux soins de premier recours, leur participation à la coopération entre professionnels de santé, au service public de la permanence des soins, aux actions de veille et de protection sanitaire, et aux programmes d'éducation thérapeutique du patient. La possibilité de remplir la fonction de pharmacien référent pour un établissement d’hébergement de personnes âgées dépendantes (EHPAD) est, elle aussi, préservée.
Un texte mal écrit.
Malgré cela, les organisations professionnelles sont en colère. « Notre objectif est de faire modifier le texte en séance », indique Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Pour lui, il faut retrouver les missions telles qu’elles étaient définies dans la version précédente, même si le terme de pharmacien de coordination n’apparaît plus. Car « ce n’est pas le nom qui est important », estime le président de la FSPF.
« Le texte proposé par la commission des Affaires sociales n’est pas bon », renchérit Gilles Bonnefond, président délégué de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), dont l’organisation vient d’adresser un courrier aux sénateurs leur demandant de bien vouloir rétablir le texte initial soutenu par l’ensemble de la profession et adopté à l’unanimité à l’Assemblée nationale. En effet, les syndicats ne retrouvent plus l’esprit avec lequel le premier texte avait été bâti. « C’est exactement le contraire de ce que l’on souhaitait », explique ainsi Claude Japhet, président de l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF). Il n’y a notamment plus de référence à la coopération entre professionnels de santé.
De nouveaux amendements.
Mais pourquoi donc les sénateurs ont-ils souhaité bouleverser le texte adopté par les députés ? Selon Philippe Gaertner, c’est la question de la rémunération du pharmacien de coordination qui a effrayé les parlementaires du Palais du Luxembourg. Ceux-ci craignent en effet que ce coût vienne alourdir les charges de la Sécurité sociale. Or, insiste le président de la FSPF, il était bien clair que la rémunération des nouvelles missions viendrait en contrepartie des économies qu’elles dégageraient.
Quoi qu’il en soit, les syndicats ont décidé d’apporter de nouveaux amendements pour revenir au plus près du texte voté par l’Assemblée nationale.
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