DES PHARMACIES PILOTES réparties dans sept départements testent la numérisation des ordonnances. Si le protocole d’accord entre les syndicats d’officinaux et l’assurance-maladie a été signé au printemps dernier, le coup d’envoi de l’expérimentation n’a été donné qu’à la mi-décembre. Petit à petit, les 116 officines engagées dans l’expérimentation se lancent dans la procédure, en vue de simplifier les modalités de transmission des pièces justificatives, de faciliter leur réception et leur archivage*.
Gilles Bonnefond, président délégué de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) a commencé l’expérimentation le 23 décembre dernier. Son officine fait ainsi partie des cinq premières pharmacies de la Drôme, sur les 16 pharmacies pilotes du département, à avoir débuté le test. « Globalement, c’est satisfaisant. Au comptoir, le temps de la scannérisation est compensé par la baisse de l’édition. La présence du scanner nécessite de réaménager le poste de travail mais il prend peu de place. L’ensemble est facile à utiliser, l’équipe n’a pas de difficulté d’adaptation, donc la tâche ne se trouve pas compliquée et la numérisation se fait en deux ou trois secondes. Le gain de temps est très important concernant le tri et la préparation des pièces justificatives à envoyer à l’assurance-maladie », témoigne Gilles Bonnefond.
3 600 tonnes de papier.
Le logiciel se charge de placer, dans un même fichier patient, la prescription et la facturation. Tout est automatiquement classé. Au moment de fournir les habituelles pièces justificatives, le pharmacien n’a plus qu’à graver l’ensemble des données sur un Cd-rom qu’il envoie à la caisse primaire d’assurance-maladie (CPAM) dont il dépend, en lieu et place des mêmes documents en version papier. « On élimine 100 % du papier, ce n’est pas négligeable lorsqu’on sait qu’une CPAM d’un département moyen reçoit environ 700 kg de papiers par semaine, 3 600 tonnes par an ! Je viens d’envoyer le premier Cd-rom à la CPAM, mais cette phase de gravure est transitoire, l’objectif est de parvenir à télétransmettre ces preuves justificatives par voie électronique, de manière sécurisée. L’assurance-maladie doit travailler actuellement à la mise sur pied d’une interface sûre. » Il s’agirait de la seconde étape de l’expérimentation, que Gilles Bonnefond espère voir dans six mois, pour ensuite lancer la généralisation du procédé dans moins d’un an. « Il n’y a pas de raison de blocage puisqu’on constate un gain de temps, un versant écologique fort, et un confort du traitement administratif, autant pour les pharmaciens que pour les caisses d’assurance-maladie. Bien entendu, il faut attendre le premier bilan de la part des officinaux et aussi des caisses locales, qui doivent pouvoir exploiter facilement les données se trouvant sur le Cd-rom. »
Inutile de se précipiter.
Également président de la commission paritaire nationale et président du groupe de simplification des tâches administratives au sein de l’USPO, Gilles Bonnefond est attaché à la réussite de ce projet, qui serait la première concrétisation d’une volonté partagée avec l’assurance-maladie pour fluidifier les échanges et réduire la manipulation du papier. « La prochaine étape de l’expérimentation devrait s’attacher, selon moi, à étendre la capacité à traiter les dossiers des patients de tous les départements. Actuellement, nous ne pouvons pas appliquer la numérisation aux patients hors département, donc nous ne scannons pas encore toutes les ordonnances. »
Trois éditeurs de logiciels sont sur ce marché, d’autres ne devraient pas tarder à s’y lancer. Quant aux outils, les pharmaciens auront principalement besoin d’un scanner et d’un logiciel adéquat. « Les prix baissent, les pharmaciens devront faire jouer la concurrence tout en choisissant du matériel adapté à la place dont ils disposent, mais nous n’en sommes pas encore là. L’expérimentation vient de commencer, inutile de se précipiter. »
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