Guillaume Nebout a identifié plusieurs grands axes concernant des services innovants, susceptibles selon lui d’impliquer le pharmacien. Le premier concerne une nouvelle gestion des bases de données liées à la santé, qui sont déjà considérables, dont certaines sont liées à l’activité du pharmacien, comme les stocks, les commandes grossistes, les données patients, les prescriptions, les chiffres sur l’OTC…
On peut penser que dans un avenir proche l’arrivée de nouveaux types de données issus des profils génétiques, des informations morphologiques, physiologiques et comportementales (grâce en partie aux objets connectés) nécessitera des processus d’intelligence artificielle pour en tirer le meilleur parti, au travers d’un système coopératif accessible à tous les acteurs de santé, parmi lesquels bien sûr les pharmaciens.
Tenir une place dans la médecine personnalisée semble également prometteur, notamment sous l’angle de la pharmacogénomique. C’est ainsi qu’un programme vient d’être lancé aux États-Unis visant à séquencer d’ici à 5 ans tous les patients, sachant que, selon la FDA (agence américaine des médicaments), il existe aujourd’hui environ 270 médicaments susceptibles d’en bénéficier (détermination du statut de métaboliseur), dans l’objectif d’augmenter l’efficacité des traitements (voire d’en changer) et de diminuer les effets indésirables. Le pharmacien pourrait puissamment soutenir une telle approche par sa proximité avec le patient.
L’officine en poste avancé de la biologie ?
Dans un autre ordre d’idée, Guillaume Nebout a souligné l’émergence des tests biologiques en officine. Et de citer une start-up française qui a développé un automate lecteur d’INR (surveillance des traitements anticoagulants par antivitamines K) dont les résultats sont techniquement et biologiquement validés à distance. Ce type de lecteur pourrait être accueilli dans des officines, dans le cadre d’un partenariat qui reste à construire. Une autre approche (en cours de déploiement aux États-Unis et en Grande-Bretagne) est constituée par la remise aux patients d’un kit renfermant une lancette et un microtube, celui-ci étant dans un second temps adressé par courrier à un laboratoire central avec quelques gouttes de sang recueillies par la personne concernée elle-même, avec mise en ligne du résultat dans les 2 jours suivants la réception de l’envoi.
Objets connectés : le challenge de l’observance
Peu de doutes que nous n’en soyons qu’aux prémisses en ce domaine, dans lequel, là encore, le pharmacien devrait trouver une place naturelle, notamment dans le cadre d’entretiens pharmaceutiques afin de prodiguer des conseils au cours d’entretiens « informés » pour une meilleure observance à partir des données enregistrées et présentées sous la forme d’un « tableau de bord ». Avec comme exemples la lecture continue de la glycémie, le profil tensionnel dans l’hypertension artérielle et la prise en charge de la BPCO (il existe des dispositifs se fixant sur l’inhaleur permettant d’enregistrer l’utilisation de ce dernier).
Au-delà, les objets connectés vont aussi permettre une télémédecine beaucoup plus qualitative. Alliance Boots va d’ailleurs proposer en Grande-Bretagne une offre sous forme de kiosque pour les officines comprenant un ensemble d’objets connectés (tensiomètre, stéthoscope, otoscope, oxymètre, dermatoscope…), permettant au médecin de réaliser une consultation virtuelle avec l’assistance du pharmacien en cas de besoin. Aux États-Unis, cette société vient de lancer une « place de marché » de télémédecine intégrant de nombreuses spécialités médicales, avec la possibilité de réaliser des dosages sanguins dans certaines pharmacies, géolocalisant le patient, et pouvant proposer à ce dernier, en liaison avec son assureur santé, des prestations de consultation à distance.
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