« RÉSONANCE a pris en charge une de mes patientes qui souhaitait finir sa vie chez elle, raconte Xavier Limonne, titulaire de la pharmacie Limonne, dans le 2e arrondissement de Lyon. La mise en place a été rapide et efficace : une réunion s’est tenue chez le médecin traitant de la patiente, avec le médecin référent de Résonance, un kinésithérapeute, une infirmière et moi-même. Nous avons discuté de ce que nous savions de la patiente et de sa famille et le rôle de chacun a été bien défini. Cette première réunion nous a permis de nous connaître et de faciliter les relations entre nous. » Pour lui, cette organisation des soins palliatifs à domicile a un avantage important par rapport à l’hospitalisation à domicile (HAD) classique : « c’est un dispositif moins lourd, qui ne donne pas au patient la sensation d’être dans un hôpital. Au lieu d’avoir un stock d’un mois de perfusions à son domicile, il n’a qu’une semaine maximum. En tant que pharmacien, on fait une livraison hebdomadaire, voire bihebdomadaire. » Il garde un très bon souvenir de cette coopération avec d’autres libéraux. « C’était une expérience enrichissante humainement et professionnellement. Cela va plus loin que le seul patient. Grâce à Résonance, on peut faire connaissance avec d’autres professionnels de santé. Par exemple, je suis installé depuis 5 ans mais je ne savais pas qu’il existait des structures infirmières spécialisées dans la perfusion. »
Lien entre professionnels.
L’association, qui est opérationnelle depuis 2006, accompagne entre 160 et 175 patients par an à Lyon et à Villeurbanne. « Le rôle de Résonance est d’anticiper différents scénarios et de mettre en place des protocoles d’accompagnement adaptés pour les patients en fin de vie », explique Jean-Yves Thierry, titulaire de la grande pharmacie de la Plaine à Lyon et trésorier de l’association. Résonance met en lien et articule l’action de tous les acteurs libéraux gravitant autour du patient, grâce à des réunions de coordination : son médecin traitant, son pharmacien, son infirmière… « Le pharmacien a un rôle important à jouer, car le jour où on a besoin des médicaments, il les faut tout de suite, souligne Jean-Yves Thierry. Il est également en première ligne pour comprendre les besoins du patient et suggérer par exemple des produits de nutrition ou des adaptations de traitement, notamment pour les morphiniques si le patient souffre trop. Il travaille aussi beaucoup avec les infirmières pour leur fournir les pansements les plus adaptés. »
Résonance peut être sollicité soit par les patients, soit par des professionnels de santé. L’association s’assure que le réseau des intervenants est bien en place, facilite le quotidien des professionnels de santé et propose un soutien psychologique pour la famille si nécessaire. Elle fait le lien entre les professionnels de ville, mais aussi entre la ville et l’hôpital. Une permanence téléphonique est également assurée 24h/24 par des soignants membres du réseau.
« Nous voulons surtout éviter les hospitalisations en urgence, en anticipant les risques », résume Jean-Yves Thierry. L’association est gérée par un conseil d’administration bénévole composé de huit membres et compte plusieurs professionnels de santé salariés : deux médecins à mi-temps, une infirmière, une assistante sociale et une psychologue à mi-temps. La structure est financée à hauteur de 350 000 euros par an par l’agence régionale de santé (ARS) de Rhône-Alpes. « Cela nous permet d’allouer une rémunération de 20 euros par patient et par mois au médecin, à l’infirmière et au pharmacien qui participent au réseau », indique Roland Chvetzoff, président du conseil d’administration. « La faible rémunération des libéraux pour les soins de confort pourrait être un frein à ce type de dispositif, souligne Jean-Yves Thierry. Mais les pharmaciens sont généralement très heureux de s’impliquer. »
Actuellement Résonance travaille avec l’ARS et la ville de Lyon afin de mieux organiser le parcours du patient et de développer le maillage de soins palliatifs au niveau de la métropole. « Les soins palliatifs sont une spécialité récente et il y a tout à organiser dans ce domaine », conclut Roland Chvetzoff.
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