UN AN APRÈS avoir joué les cobayes en testant l’ordonnance numérique, la Sicile fait le point. Plus de 80 % des feuilles roses, comme les appellent les Italiens en raison de la couleur des ordonnances prescrivant des médicaments remboursables, ont disparu. Un bon résultat, les médecins siciliens rédigeant chaque année quelque 50 millions d’ordonnances. Du côté des titulaires des officines, on apprécie ce système préconisé par le gouvernement du technocrate Mario Monti, en 2012, dans son agenda digital, pour réduire les coûts et dégraisser le mammouth.
« Avec l’ordonnance numérique, l’erreur est impossible. Les pharmaciens ne peuvent plus se tromper sur les dosages, le type de produit prescrit par le médecin et les prix », analyse Francesco Mangano, président de Federfarma Sicilia, la fédération des pharmaciens siciliens. Un peu plus loin sur le continent, les pharmaciens installés dans la région de la Basilique dressent un constat identique. Dans cette région très touristique, 70 % des ordonnances sont désormais numériques. Plus au nord, dans le Trentin, le scénario est semblable. Depuis décembre 2013, les deux milles officines implantées dans cette région choisie il y a quelques années pour la réintroduction des ours, ne jonglent plus avec les morceaux de papier rose, remplacés à 80 % par la version numérique.
Problèmes de liaisons.
Reste que, au niveau national, l’ordonnance numérique a du mal à creuser son trou. Selon une enquête récemment publiée par le ministère de la Santé, cinq régions sur 21 ont adopté ce système : la Sicile, le Val d’Aoste, le Trentin, la Basilique et la Vénétie. D’autres régions - Molise, Campanie, Pouilles, Ligurie, Piémont, Toscane, Frioul, Lombardie, Emilie-Romagne et Marche - sont actuellement en phase d’expérimentation. Les autres, dans celle de l’étude et de la préparation.
À l’origine de ces retards, des problèmes de gestion du logiciel Sogei sponsorisé par les ministères de la Santé et du Trésor, qualifié d’imparfait, et des soucis de connexion, l’Italie étant en retard en ce qui concerne l’introduction de l’Internet à haut et très haut débit. Selon Promofarma, la société appartenant à Federfarma chargée de contrôler les opérations du passage de la version papier au système numérique et de dresser ponctuellement un état des lieux, il y aurait aussi un problème de gestion des liaisons entre les administrations sanitaires locales (ASL) et les administrations régionales. Une enveloppe a été débloquée pour créer un réseau informatique reliant les médecins de la santé publique, les ASL et les bureaux administratifs des régions italiennes. En clair, un système permettant de faire immédiatement circuler l’information, c’est-à-dire l’ordonnance numérique auprès des administrations chargées de gérer les remboursements.
« D’ici à la fin de l’année, le logiciel devrait être perfectionné et 80 % des ordonnances version papier auront disparu sur l’ensemble du territoire », assure Gianni Petrosillo, administrateur-délégué de Promofarma. C’est peut-être aller un peu vite en besogne.
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