LA QUESTION est posée. Le groupe PHR va-t-il fusionner ses deux enseignes, Viadys et Pharmaréférence ? Les pharmaciens appartenant à l’une ou l’autre des enseignes ont tous mis en évidence la même vision du futur officinal. « Les deux groupes de travail imaginent une pharmacie pôle de santé qui propose davantage de services, prend en charge la santé dans sa globalité (accompagnement, soin, suivi, éducation thérapeutique), met à disposition un certain nombre d’expertises au service des clients. Cela nous amène à distinguer deux univers, l’un pour préserver le capital santé, l’autre pour traiter des affections, liés par un point d’ancrage, le pôle Conseils et services », détaille Lucien Bennatan, président du groupe PHR.
Cette projection entraîne une réflexion sur l’aménagement de l’espace, avec une grande liberté de circulation et des caisses éclatées, qui sont avant tout des pôles d’accueil. « On obtient ainsi un positionnement ancré sur la santé, la mise en avant de compétences, un concept. Le pharmacien est avant tout un acteur de santé, ses équipes sont spécialisées, il reprend la main sur l’organisation de ses linéaires », ajoute Lucien Bennatan.
Un label « Pharmacie durable ».
C’est dans ce cadre que d’autres professionnels de santé pourraient se trouver dans la pharmacie, qui deviendrait ainsi un lieu d’échanges, non seulement avec le corner « Prévention santé » et l’espace d’autodiagnostic, mais aussi avec la présence régulière d’une diététicienne ou d’une infirmière.
Il s’agit d’aller plus loin en développant de nouveaux marchés, notamment dans l’alimentation (sans sucre, au gluten ou bio), les produits ménagers écologiques, etc. « Nous travaillons actuellement à la mise à disposition d’une eau vitaminée dans nos enseignes. Sa production se fait en Allemagne, je pense qu’elle sera commercialisée en janvier prochain. Nous continuerons avec les produits ménagers écologiques », précise le président de PHR. Ce n’est donc pas un hasard s’il a créé, début 2009, un label « Pharmacie durable », avec l’aide d’experts de la certification, regroupant diverses actions sous les volets santé, social et environnemental.
« Le pharmacien devient alors un coordinateur de pôles de compétences. L’officine n’est plus généraliste mais une plateforme de santé qui offre des conseils d’expert se traduisant par des services et des produits. Ce positionnement a été validé par la convention enseignes, il y a dix jours ; la convention équipiers référents donnera son avis prochainement ; puis viendra le tour des consommateurs courant juin. Si les validations sont effectives, des sites pilotes vont le mettre en pratique de juillet à novembre pour une implémentation à partir de janvier 2010 », assure Lucien Bennatan.
Vers une prise en charge de l’automédication.
La consultation d’une diététicienne a déjà été testée dans 37 officines Viadys et Pharmaréférence. Les titulaires se disent pleinement satisfaits, l’équipe officinale plébiscite l’initiative à 75 % et un sondage auprès de 227 clients montre un large contentement (97 %). Ils se disent également intéressés par la présence d’un podologue (31 %) ou d’un psychologue (27 %). Fort de ces constats, le groupe PHR met en place une consultation mensuelle de diététicienne à partir de septembre prochain, dans toutes les officines Viadys et Pharmaréférence. Parallèlement, sera testée la présence d’une infirmière.
D’autres nouveautés doivent encore voir le jour, telles que la signature attendue du groupe PHR avec deux groupes d’assurance, afin de prendre en charge l’automédication au niveau des points de vente sous enseigne. « La prise en charge de médicaments non remboursés est courante, le plus difficile est de prendre en charge les compétences du pharmacien. C’est sur ce point que les payeurs vont se différencier », remarque Lucien Bennatan, qui espère la mise en place de cette prestation d’ici à septembre.
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