Mais, bien sûr, tous nos concitoyens ne sont pas de cet avis qui voient dans la constitution voulue par Charles de Gaulle l'instrument d'une forme d'autoritarisme, en ce sens qu'elle ne permet pas les changements brutaux, mais durables, que produirait la colère populaire en temps de crise. D'une certaine manière, c'est la Constitution qui a permis aux forces conservatrices d'empêcher la transformation d'une révolte populaire en révolution en 1968. Chacun sait par ailleurs que les oppositions les plus enragées contre le « système » sont devenues, avec le temps, ses adeptes les plus dociles, comme ce fut le cas avec François Mitterrand qui, après avoir publié un livre intitulé « le Coup d'Etat permanent », se coula dans les fonctions de président de la République comme si elles avaient été taillées pour lui sur mesure. Et avec quel succès ! Deux septennats complets et d'affilée, ce que nul avant lui n'avait si bien réussi, pas même de Gaulle.
De sorte qu'il est permis de se demander si ceux qui, comme Jean-Luc Mélenchon, ou d'autres, par exemple Arnaud Montebourg, ont exprimé le désir ardent de passer à la VIe République, iraient jusqu'au bout de leur dessein si toutefois le peuple leur en offrait la possibilité. On a jugé plus sage, de temps à autre, d'apporter à la Constitution des amendements qui ne la dénaturaient pas et on continue à débattre sur la durée du mandat. Par la volonté des socialistes, dans une période de cohabitation, le septennat a été amputé de deux ans, si bien que, comme la suite l'a montré, les électeurs ont renvoyé deux fois leur président au terme de seulement cinq ans. Il est possible que Nicolas Sarkozy ou François Hollande auraient eu la possibilité d'améliorer leurs résultats s'ils avaient bénéficié de deux années de plus. Il n'est pas impossible qu'ils auraient redressé la barre pour, en final, obtenir un mandat de plus.
L'élection du président au suffrage universel
L'herbe est plus toujours plus verte chez les voisins, mais le septennat était plus proche des deux mandats de quatre ans du président américain que le quinquennat qui soumet le président en exercice à l'humeur du peuple alors qu'il n'a guère eu le temps de finir sa tâche ou de prouver son talent. Pour ce qui d'Emmanuel Macron, pour qui aucun buisson de l'espace politique ne doit rester en dehors de ses explorations, il a bien tenté d'apporter de nouveaux amendements à la Constitution, mais il a trouvé au Sénat une opposition assez vigoureuse pour que l'on se demande aujourd'hui s'il n'a pas d'autres chats à fouetter. Il semblait céder partiellement à l'injonction de François Bayrou, qui réclame une dose de proportionnelle dans le scrutin, ce qui, lentement mais sûrement, nous aurait renvoyés à l'instabilité permanente de la IVe. Il serait utile d'écarter ce danger, qui conviendrait tant aux extrêmes, car la permanence des institutions, c'est le temps qu'il faut pour achever des réformes.
On n'a pas, à ce jour, trouver mieux que la République actuelle, qui ne nous épargne aucune difficulté économique ou sociale, mais nous protège contre les caprices, et surtout, contre les intentions subversives, de certains partis. Il est bon, en outre, que le président de la République soit élu au suffrage universel et les Français seraient très fâchés si on les privait de ce droit. Le changement, le plus souvent, se résume à un retour à un passé qui, pourtant, a été funeste, et nous avons fait assez d'expériences désagréables sous l'ancien régime pour souhaiter revenir au régime des partis.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion