LA MAJORITÉ présidentielle organise demain une convention dont, par intuition, on imagine qu’elle n’aura pas le même succès que la primaire socialiste. Dès lors que le président sortant veut se présenter pour un second mandat, il ne peut y avoir de primaire à droite, sauf si un homme ou une femme politique de son camp décide de mettre au défi le président en exercice. Ce ne sera pas le cas. Des candidats de droite, Alain Juppé, François Fillon ou Jean-François Copé n’entreraient en lice que si Nicolas Sarkozy se déclarait forfait. La droite rattrapera le retard médiatique dont elle souffre aujourd’hui lorsque M. Sarkozy commencera sa campagne. Il entend le faire le plus tard possible, peut-être pas avant février, afin de rester, aux yeux de ses concitoyens, le chef d’État qui gère son pays.
Si le temps de parole a été soigneusement calculé à la télévision et à la radio pour n’avantager aucun des six candidats socialistes, la droite, en pure logique, devrait obtenir des mêmes médias un nombre d’heures équivalent pour exprimer ses idées. Il demeure que, sans campagne, sans bataille entre personnes, il n’y a pas de passion populaire. Les explications données par le CSA ( Conseil supérieur de l’audiovisuel), ne sont pas convaincantes quant à la maîtrise des allocations de temps de parole : rien ne peut empêcher les médias de réagir à l’actualité quelles que soient les règles que l’on veut imposer à une profession qui reste libre. Si elle était corsetée dans des normes professionnelles trop rigides, elle perdrait sa liberté. Il appartient donc à la droite en général et à M. Sarkozy en particulier de se rendre assez intéressants pour donner de l’appétit à l’opinion. On n’en constate pas moins que la résonance médiatique a nécessairement, aujourd’hui, une influence politique. On a beaucoup dit que les sondages présentaient le danger de désigner le vainqueur avant l’élection. La présence d’un candidat sur les ondes, pourvu qu’il sache faire parler de lui plus que ses compétiteurs, peut lui procurer un avantage électoral.
Une question de financement.
Le moment venu, M. Sarkozy saura sans doute attirer de nouveau sur sa personne l’attention populaire. De même que se dégage de la primaire socialiste un corpus d’idées commun à tous les candidats et surtout aux deux du second tour, de même cet ensemble de propositions permet dès aujourd’hui à la droite d’émettre des critiques ; lesquelles seront d’autant plus légitimes que François Hollande et Martine Aubry ont exprimé des projets propres à rendre l’espoir à l’électorat, sans toutefois être très explicites sur le financement de leurs mesures. La plupart des candidats socialistes ont admis que leurs marges de manœuvre étaient réduites. Il paraît qu’il ne faut pas accabler les téléspectateurs avec des chiffres. Mais c’est parce que nous avons ignoré les chiffres pendant trente ans que nous sommes aujourd’hui dans la mouise.
La campagne de la primaire et le formidable écho qu’elle a eu ont masqué une réalité dont ni les leaders socialistes eux-mêmes ni ceux qui les écoutaient avec tant d’intérêt ne paraissaient vraiment mesurer la gravité. La crise économique et financière est la deuxième en trois ans et elle est particulièrement sérieuse parce qu’elle a été précédée récemment par une crise aussi catastrophique. Il ne s’agit plus de crédits américains insolvables. Il s’agit d’une dette souveraine, celle des États, qui, si elle n’est pas résolue, risque de nous plonger tous dans le chaos, Français et Européens, riches et pauvres. Contrairement à 2008-2009, c’est-à-dire à l’époque où M. Sarkozy a su œuvrer avec Angela Merkel pour sauvegarder les équilibres fondamentaux et s’est empressé d’en tirer parti, il est pratiquement muet depuis trois mois. Pour une raison simple : la crise est si grave que le moindre mot mal interprété pourrait entraîner l’effondrement du système. Pourtant, les gouvernements de la zone euro ont réussi, peu à peu, à mettre en place des dispositifs qui ont apporté, apparemment, un certain répit aux marchés. Certes, le temps européen est trop long par rapport au temps financier. Et il va falloir donner à l’Union européenne des instruments d’intervention plus efficaces. Mais, si le président français a fait du bon travail, peu de ses concitoyens s’en sont rendus compte, tout occupés qu’ils étaient à peser les idées des candidats socialistes. Alors que se jouait entre Paris, Berlin, Bruxelles et Francfort une partie entre le calme et le chaos.
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