Épinglé par la Cour des comptes dans son rapport annuel, publié aujourd'hui, pour les défaillances de sa gouvernance, l’opacité de ses comptes et même certaines pratiques de cadeaux, l’Ordre national des chirurgiens-dentistes est invité, à plus d'un titre, à s’inspirer de l’Ordre national des pharmaciens.
Grands vins, coffrets « Relais et châteaux », bijoux, pulls en cachemire, ordinateurs et autres soins de thalassothérapie, achetés sur les fonds de l’Ordre des chirurgiens-dentistes, auraient bénéficié, selon la Cour des comptes, aux conseillers, à des membres de leur famille ou parfois à des salariés. Rien d’étonnant donc à ce que les cotisations ordinales aient augmenté de 14,25 % depuis 2009, soit deux fois plus que l’indice des prix, pour atteindre 417 euros en 2016.
Le rapport 2017 de la Cour des comptes, publié aujourd’hui, n’est pas tendre à l’encontre de l’instance ordinale des chirurgiens-dentistes dont il souligne les multiples dérives. Outre un mode de gouvernance autocentré, peu renouvelé et obsolète ainsi qu’une trop faible représentativité des femmes, le rapport pointe du doigt « un choix des prestataires fait dans une grande opacité (…) cette pratique est très éloignée des principes de l’ordonnance du 23 juillet 2015, auxquels, pour prendre exemple, l’Ordre des pharmaciens s’est de son propre chef soumis. »
Revenant sur les cotisations, la Cour des comptes remarque que le Conseil national des chirurgiens-dentistes n’établit pas, à l’inverse de l’Ordre des pharmaciens, de comptes combinés ni même agrégés des différentes instances de l’Ordre, alors que l’unicité de la cotisation, posée par la loi, l’y invite.
Ces passages ne sont pas les seuls où l’instance ordinale des pharmaciens est citée en bonne élève. Ainsi, la Cour des comptes relevant des confusions entre les missions de l’Ordre des dentistes et celles des syndicats, notamment le partage de locaux et le subventionnement de certaines campagnes « de revendications catégorielles », préconise « d’étendre aux chirurgiens-dentistes les dispositions applicables aux pharmaciens. L’article L. 4233-2 du code de la santé publique précise en effet que les fonctions de membre d’un des conseils de l’Ordre et celles de membre d’un des conseils d’administration d’un syndicat pharmaceutique sont incompatibles ».
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion