Moi, je fais ce qu’on me dit : non sans masochisme, j’éteins tous mes appareils entre 18 et 20 heures, je déneige le seuil de ma porte, je m’abstiens d’utiliser ma voiture. Je m’attends au pire, moins parce qu’il fait froid qu’à cause de ce que les médias en disent. En langage journalistique, le froid est un « marronnier », un sujet de saison en quelque sorte, Le froid, la chaleur, le temps, la circulation, la bêtise bureaucratique, l’amour sont des marronniers. Des sujets cycliques qui, pensent les journalistes, intéressent toujours et tout le monde. En conséquence, on a du froid à en revendre. Des autoroutes impraticables, des SDF qui grelottent à en mourir, des cas de précarité à vous fendre le cœur, des soupes populaires, des voitures dans le fossé, des conducteurs bloqués la nuit dans la glace. C’est épouvantable, n’est-ce pas ? Sauf que ça arrive chaque année et que les chaînes de télévision devraient se contenter de repasser les vidéos des années précédentes. Mais il faut bien qu’elles en rajoutent. C’est tout juste si elles ne nous jettent pas des boules de neige à travers l’écran. Je suis terrorisé. J’attends la canicule, qui sera tout aussi pernicieuse que le temps sibérien d’aujourd’hui.
HUMEUR
Marronnier
Publié le 09/02/2012
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› RICHARD LISCIA
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2896
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