Alors que les pharmaciens s’apprêtent à distribuer dès la semaine prochaine des masques aux Français, le président de la République maintient sa position contre le port du masque en population générale, dans un entretien accordé hier au « Point ».
Dès la semaine prochaine, les pharmaciens seront en mesure de distribuer des masques chirurgicaux, voire alternatifs, à l'ensemble de la population, selon la chambre syndicale des groupements et enseignes, Federgy, et l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (UDGPO) qui invitent d'ores et déjà les officines à s’approvisionner. « La présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) nous a dit avoir bon espoir d’obtenir du gouvernement des directives claires sur la distribution des masques d’ici à la fin de la semaine », déclarent Alain Grollaud, président de Federgy, et Laurent Filoche, président de l’UDGPO. Depuis le début du mois, les instances de la profession réclament au gouvernement l’autorisation de distribuer des masques en officine. Des masques dont le taux de TVA pourrait être réduit de 20 % à 5,5 % « afin d'en faciliter l'accès pendant la crise du coronavirus », comme l'ont souhaité les députés en commission ce jeudi 16 avril, dans le cadre de l'examen du projet de la loi de finance rectificative.
Ordre, syndicats et groupements ne réagissent pas seulement aux pressions de la population. Ils suivent également les recommandations de l’OMS, de l’Académie de médecine et même jusqu'au directeur général de la Santé, (DGS) Jérôme Salomon, dont la doctrine en matière de port de masque par la population générale a radicalement changé depuis la fin mars.
Ces revirements ne semblent toutefois pas faire bouger la ligne gouvernementale. Les déclarations d’Emmanuel Macron, président de la République, publiées hier dans le magazine « Le Point » restent diamétralement opposées aux positions des représentants des pharmaciens et, de manière plus générale, des scientifiques. Dans cette interview, le chef de l’État demeure inflexible : « Je refuse aujourd'hui de recommander le port du masque pour tous et jamais le gouvernement ne l'a fait. Si nous le recommandons, ce serait incompréhensible. Les soignants en souhaitent davantage, c'est normal et c'est bien l'objectif de notre agenda de production que de répondre à cette attente. »
Le président de la République rappelle sa politique en vigueur depuis le début de la crise : « Nous réquisitionnons dès le début de la crise, le 4 mars, les stocks et les capacités de production de masques. Dès le début de la crise, nous faisons le choix de gérer la distribution et de prioriser les personnels soignants et les personnes les plus exposées. » Il repousse par ailleurs toute critique sur l’absence de stocks et les pénuries de masques : « Sincèrement, bien malin est celui qui aurait pu annoncer qu'en Chine, l'épicentre de la production serait submergé par l'épidémie. Rappelez-vous qu'au départ nous livrons des masques, comme un geste humanitaire, à la Chine. Personne alors ne pense que tout le monde va être touché. S'ajoute à cela un effet de consommation que nous n'avons pas anticipé. On passe de 4 millions à 40 millions de masques par semaine. »
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