Plus de neuf médicaments vétérinaires de prescription sur dix font l'objet d'une délivrance illégale. Si les pharmaciens ne respectent pas toujours la législation, les vétérinaires sont hors du cadre légal de manière quasi systématique.
En décembre 2015, l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) dénonçait les pratiques délictuelles des vétérinaires qui délivrent des médicaments sur prescription sans remise d'ordonnance, ou en la fournissant en même temps ou après la délivrance. L'Association nationale de la pharmacie vétérinaire d'officine (ANPVO) a demandé à Ajilon Consulting (groupe Adecco) de mener l'enquête*. Résultats ? Les vétérinaires ne répondent pas à l'obligation légale de fournir une ordonnance pour les médicaments qu'ils prescrivent. Pour les animaux de rente, la remise de l'ordonnance se fait en même temps que la délivrance des médicaments (92 %), après la délivrance (4 %), ou n'a jamais lieu (2 %). Seulement 2 % des ordonnances s'opèrent dans le cadre de la loi. Les chiffres ne sont pas meilleurs pour les animaux de compagnie.
Au total, 97 à 98 % des délivrances des vétérinaires « s'opèrent avec entrave au libre choix du dispensateur », remarque Jacky Maillet, le président de l'ANPVO. L'enquête ne cache pas les mauvaises pratiques des pharmaciens qui délivrent sans présentation d'une ordonnance des médicaments vétérinaires sur prescription dans 29 % des cas pour les animaux de rente et dans 39 % des cas pour les animaux de compagnie. Une pratique qui n'existerait pas si les vétérinaires fournissaient l'ordonnance avant la délivrance. L'ANPVO interpelle les pouvoirs publics pour qu'ils fassent respecter la loi et mettent fin à « l'impact destructeur sur la santé publique et le pouvoir d'achat des consommateurs ».
* Menée en avril et mai 2016 auprès de 500 éleveurs et de 500 propriétaires d'animaux de compagnie.
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