Lieux de fin de vie

On meurt encore plus souvent à l’hôpital qu’à domicile

Publié le 13/03/2014

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En 2009, près de 60 % des décès surviennent à l’hôpital, 26 % à domicile, et 12 % en maison de retraite, selon un article de l’Institut national d’études démographiques (INED) paru dans la revue « Population » de mars 2014.

MOURIR à l’hôpital, ce qui est le lot de 7 hommes sur 10 et 6 femmes sur 10 ne signifie pas y avoir passé toute sa fin de vie. Pour éclairer les circonstances de la mort, l’INED a réalisé en 2010 l’enquête « fin de vie en France » auprès des médecins ayant certifié un décès en décembre 2009.

Un mois avant le décès, la vie au domicile est la situation la plus courante, surtout pour les hommes (50 %) - les femmes étant souvent placées en maison de retraite à la suite d’un veuvage. Mais déjà 30 % des personnes sont hospitalisées. Plus la mort se fait proche, plus le domicile perd du terrain : la proportion de personnes hospitalisées fait plus que doubler en un mois. Le jour de leur décès, 69 % des hommes et 59 % des femmes se trouvent à l’hôpital. Seulement 20 % d’hommes et 16 % de femmes meurent chez eux.

La part de résidents en maison de retraite reste stable au fil des dernières semaines de vie mais très différentes selon les sexes. Plus de 23 % des femmes y décèdent contre 10 % des hommes.

Si plus de la moitié des personnes succombent dans l’environnement où elles ont vécu le dernier mois de leur vie, d’autres connaissent des trajectoires plus sinueuses. Ainsi, le dernier mois, près de 30 % des personnes quittent leur domicile pour l’hospitalisation. Cette destination est moins fréquente en provenance d’une maison de retraite (7 %) et très rare dans le sens inverse : seulement 4 % reviennent vers leur domicile ou la maison de retraite après un séjour à l’hôpital. Et 3 % des personnes en fin de vie font des allers et retours.

L’INED identifie toute une série de facteurs jouant sur les différentes trajectoires, comme l’âge, la cause de décès, les symptômes observés la veille, et la nature des traitements la dernière semaine. L’implication de la famille et des amis est aussi importante et très remarquable à l’hôpital, souligne l’enquête.

Toutefois, conclut l’institut, alors que la majorité de la population y préférerait décéder « le domicile reste le parent pauvre des politiques de développement des soins palliatifs en France ».

C. G.